Ceux qui arrivaient par le RER l'avaient pressenti à la vue des publicités présentes un peu partout : Ki-oon est bien devenu un éditeur majeur avec une nouvelle fois un double stand de toute beauté mettant superbement en avant JUDGE mais aussi Bride Stories, deux de leurs nouvelles licences lancées à grand renfort de communication.

JUDGE est basé sur le système de Doubt, l'œuvre précédente de Yoshiki Tonogai, elle aussi parue chez Ki-oon. Une fois de plus, un huis-clos angoissant, cette fois basé sur les sept péchés capitaux, doit captiver le lecteur tout au long de la série. Elle compte pour l'instant trois tomes et elle est toujours en cours chez Square-Enix. Espérons que les faiblesses de Doubt auront disparu.

Autre éditeur ayant réussi son édition 2012 : Taïfu. En effet, Toko Kawai était en dédicace et a connu un succès qui ne s'est jamais démenti au fil des jours. Dire que l'auteure, modeste, s'était inquiétée de savoir si l'éditeur avait prévu de quoi l'occuper en attendant que passe, de temps en temps, une fan lors de ses séances de dédicace. La mangaka a rapidement compris l'étendue de sa popularité parmi les fans de mangas yaoi.

La file d'attente pour les dédicaces de Toko Kawai allait du stand Taïfu jusqu'au stand de restauration asiatique (tout au fond sur la photo). Impressionnant et sympathique, d'autant plus que Toko Kawai n'a pas hésité à déborder sur l'horaire pour contenter l'ensemble de ses fans et que personne ne reparte déçu. Pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude des conventions, y compris au Japon ou en Corée, voilà un souvenir mémorable.

Les principaux éditeurs mangas se doivent d'être présents à Japan Expo. C'était le cas de Glénat qui avait décidé de mettre le paquet sur la série One Piece dont le succès progresse au fil des tomes. Cependant, les autres séries de l'éditeur étaient présentes. On trouvait même des exemplaires de Zed (il faut dire que le scénariste est Katsuhiro Otomo) et de Mermaid Forest (de Rumiko Takahashi). Voilà une initiative intéressante : ne pas se cantonner aux ventes du moment.

Ce petit collage vous donne un petit aperçu de la présence de One Piece à Japan Expo. Entre l'exposition / zones d'activités dédiées à la série sur les stands Glénat et Toei (presque entièrement consacré au pirate et à sa bande de joyeux drilles pour ce dernier), impossible de ne pas comprendre qu'il s'agit bien là de la série à succès du moment. Taliesin n'a pas manqué de poser devant les différents espaces One Piece, on est une vraie fan ou on ne l'est pas !

Kazé n'a pas raté le coche entre agenda et série d'animation comme on pouvait le voir sur leur stand avec un Chopper géant. L'éditeur multisupport en profitait pour mettre en avant ses différentes activités éditoriales, tant dans le manga que la télévision, en passant par la musique et la vidéo. Du coup, le stand partait un peu dans tous les sens en voulant mettre en avant trop de titres en même temps.

Doki-Doki, Kana, Pika, Soleil et Tonkam avaient fait dans la continuité. Après tout, il faut bien rentabiliser les installations existantes, surtout quand elles donnent entière satisfaction. Tonkam avait eu la bonne idée de faire une mini exposition de mangas oldies avec, notamment, Kimagure Orange Road, Maison Ikkoku et surtout, actualité oblige, Candy Candy.

À l'inverse, Delcourt étrennait un nouveau stand. Pour ma part, je le trouve un peu trop froid. Certes, il est fonctionnel mais on a perdu de la convivialité du précédent. Cependant, le principal, pour les fans de shôjo manga, était de pouvoir y trouver Bruno Pham, véritable vedette pour certaines lectrices qui adorent ses choix éditoriaux. Ici, une de ses fans venait de lui acheter Le Pacte des yôkai, une série qui ne trouve pas son public. En excellent vendeur qu'il est, Bruno en a profité pour lui présenter ses différentes nouveautés.

Kurokawa avait fait la démarche inverse en venant avec un stand ouvert au public. Petit à petit, Univers Poche semble donner de plus en plus de moyens à sa branche manga pour être dignement présente lors des principales manifestations liées à la bande dessinée (Angoulême, Salon du livre de Paris, Japan Expo).

Pour ses grands débuts dans la cour des grands, Booken Manga avait fait du bon travail et avait même des auteurs en dédicace sur le stand manhwa situé tout près (les deux étant en zone Comic Con'). On ne peut que leur souhaiter bonne chance dans cette période difficile pour la bande dessinée asiatique. Il semblerait qu'ils ont réussit à trouver leur créneau, comme le terme manga ne l'indique pas.

En dehors des éditeurs de manga et d'animés, Japan Expo propose de nombreuses animations tenant parfois plus de la kermesse géante que d'un véritable rendez-vous culturel. Néanmoins, il est toujours sympathique de voir la diversité de l'offre proposée dont la finalité n'est pas commerciale. Certains viennent réellement partager leur passion pour telle ou telle activité, comme ici l'origami.

Les expositions étaient une fois de plus indigentes alors qu'il y avait sûrement moyen de faire quelque chose de bien avec celles consacrées à Osamu Tezuka et Yumiko Igarashi. Cela est particulièrement dommage, surtout dans le cas de la seconde, dont l'auteure était invitée d'honneur, ne serait-ce que pour l'importance historique de Candy Candy en France. En tout cas, la mangaka (en médaillon) a été particulièrement émue lorsqu'elle a reçu un Japan Expo Awards d'honneur. Il s'agit là du seul éclair de lumière d'une cérémonie qui a été particulièrement terne.

Malheureusement, ce ne sont pas les conférences qui sont venues compenser ce déficit culturel. La scène était toujours aussi mal placée, reléguée au fond du hall 6 et souffrait des mêmes problèmes d'acoustique que l'année précédente dus à un environnement très bruyant. Comme en plus, il n'y avait pas de retour son, les intervenants n'arrivaient pas toujours à dialoguer entre eux... Il ne faut donc pas s'étonner du peu de succès public de ce type d'activité, surtout que les horaires ont toujours autant de mal à être respectés.

Il faudrait peut-être revenir à un espace plus ramassé et le réintégrer dans le hall 5, comme la scène culturelle, bien mieux placée. Vu le programme limité en intérêt de cette dernière, il devrait y avoir moyen d'y proposer des conférences de qualités qui sont, après tout, elles aussi du domaine de la culture. Le gigantisme et la volonté d'en faire toujours plus ne garantissent aucune qualité.

Heureusement, d'autres activités, plus "défoulantes", étaient proposées. Il y a quelques années, les matchs de catch avaient connu un certain succès public et je n'avais pas pris le temps de m'y intéresser avant qu'ils ne disparaissent du programme. Les deux catcheurs japonais ont été plutôt impressionnants mais les deux Français étaient pas mal non plus. Un bon moment de détente et un peu de nouveauté bienvenue en ce qui me concerne. Espérons que le catch sera reconduit l'année prochaine.

Le spectacle est partout grâce aux nombreuses personnes venant déguisées. Plutôt que vous proposer une nouvelle fois une photo de jolie cosplayeuse, voici une bande de bad boys dont certains ont la classe, n'est-ce pas ? En tout cas, le chef, au milieu, fait peur. Il a un petit air qui donne envie de changer d'allée... Bravo à eux, ils sont tous bien distincts dans leur rôle : le chef impitoyable, les deux hommes de mains, le second et l'idiot.

En attendant les chiffres de fréquentation, il semblerait que cette édition ait été équivalente à celle de l'année dernière. En ce qui me concerne, les rencontres avec les amis, la presse et les éditeurs, tant français que japonais, ont été nombreuses et c'est bien là le principal.

Pas de surprise avec Japan Expo 2011 ? Voilà donc l'occasion d'essayer de découvrir un peu mieux Comic Con' !

Si on en croit la communication de la S.E.F.A. et les publicités dans de nombreux médias, un effort tout particulier de promotion de Comic Con' devait permettre à la convention dédiée à la science-fiction et au fantastique de prendre une nouvelle dimension. Il est regrettable que cette volonté ne se soit pas retrouvée dans un programme qui s'est révélé être particulièrement dénué d'intérêt et d'invité vedette (Jeff Scott Campbell, jamais vu même s'il a participé à une table ronde et qu'il devait être en dédicace à Artist's alley).

Seul éditeur de comic books réellement présent (il faut dire qu'ils ne sont pas nombreux en France), Panini avait un stand digne de ce nom (officiellement à Japan Expo mais en bordure de Comic Con') et même un espace dédicace. Dommage que le programme de présence des auteurs brillait par son absence, un simple bout de papier manuscrit étant scotché quand (rarement) un auteur était présent. Delcourt avait fait aussi un effort pour laisser de la place à la bande dessinée non-japonaise mais était situé en plein Japan Expo...

Ce bon vieil Hulk bien furibard, déjà vu à Angoulême cette année, avait fait le déplacement avec ses amis Spiderman, Joker, Green Lantern. Des concurrents comme Batman se trouvaient un peu plus loin sur le stand Warner. Il est toujours amusant de voir toutes ces statues en grandeur (plus ou moins) réelle. Certaines permettent de faire des photos amusantes, ce que je ne manque jamais d'essayer.

Ankama prenait une place incroyable dans Comic Con' avec rien de moins que quatre stands regroupant les différentes activités de l'éditeur roubaisien. On pouvait jouer aux jeux Dofus aussi bien sur plateau que sur ordinateur. Les différentes licences étaient présentes ainsi que leurs produits dérivés qui étaient en vente dans un imposant Ankama Shop. L'éditeur s'est même mis à la J-musique, ce qui lui avait permis de remporter jeudi un Japan Expo Awards grâce à son label Bishi-Bishi.

La bande dessinée avait son petit espace, un peu noyé dans la masse. Manifestement, cette année, ce n'était pas la préoccupation première de l'éditeur : à Comic Con', vive le jeu vidéo ! Ceci dit, lisez Soil !

Sega fêtait en grande pompe le vingtième anniversaire de sa mascotte. De nombreuses animations étaient proposées dans une sorte de petit parc d'attractions, dont une course contre la montre, tout le temps perdue par une certaine mangaversienne qui aurait pourtant bien aimé gagner le prix (un bonnet Sonic).

Un Sonic tout en glace, voilà qui valait le coup d'œil. Il est toujours impressionnant de voir des artistes à l'œuvre. Les sculptures sur glace sont toujours belles et celle-ci ne faisait pas exception.

Pour les plus mordus ou celles (et ceux) qui avaient besoin de se défouler, il était possible de danser plus ou moins en rythme sur Just Dance 2 même si seuls deux animateurs avaient une Wiimote. Ainsi, Ubisoft, un des éditeurs absents cette année, faisait un peu de présence à Comic Con'. Dommage, on ne se lasse pas de voir du Lapin Crétin...

Nintendo avait fait les choses en grand et présentait plusieurs de ses titres phares. Globalement, seule la partie jeux vidéo donnait une impression de salon et de professionnalisme au niveau des stands. À l'inverse, l'espace Culture du livre était basique, à commencer par Artist's alley, digne d'une convention amateure. Plusieurs stands relevant du manga se sont aussi retrouvés dans le Comic Con' (Manga Café, Booken Manga, Korea Creative Content Agency, etc.) au lieu d'être à Japan Expo.

Un éditeur spécialisé dans les livres sur les jeux vidéo surnageait pourtant de la médiocrité ambiante. Le stand, techniquement rattaché l'espace des jeux vidéo, se trouvait en bordure de Culture du livre. Il s'agissait des éditions Pix'n Love qui continuent à proposer des ouvrages de qualité. Ainsi, la littérature vidéoludique acquiert petit à petit ses lettres de noblesse.

La Belgian Costume Division était une nouvelle fois présente à Comic Con', cette fois avec quatre décors issus de l'univers Star Wars. Celle avec Jabba était de loin la plus impressionnante tant l'ignoble Hutt était réussi. Il était possible de poser à ses côtés (avec ou sans bikini doré et chaînes), ce que Taliesin n'a pas manqué de faire (non, ce n'est pas elle ici étant donné qu'elle est la photographe) !

Et voilà, c'est terminé pour cette année. Rendez-vous est déjà pris pour l'an prochain tant Japan Expo est devenu un événement incontournable pour les fans de manga. Si la partie dédiée à l'Asie semble avoir trouvé sa vitesse de croisière, il reste toutefois aux organisateurs la tâche d'améliorer les petits défauts d'organisation dans le programme. Surtout, on ne peut qu'espérer que Comic Con' s'améliore grandement, notamment dans le domaine de la bande dessinée, qu'elle soit anglo-saxonne ou franco-belge. Déjà, une information claire sur qui dédicace, où et quand serait un grand pas de fait...