[FRIEREN] On a sauvé le monde, et maintenant ?

[Gemini_]

Nouvelle série Ki-oon, qui voit les choses en grand pour ce lancement. Il faut dire que Frieren cartonne au Japon et s'est même offert le luxe de remporter le Manga Taisho. Bref, la série était attendue en France, et dans un sens, ce n'est que justice de la retrouver chez un éditeur longtemps connu pour son appétence pour le fantastique. Alors que je ne serais pas étonné d'apprendre que la moitié de nos éditeurs nationaux ont fait une offre.

Frieren est une série de petit malin. Dans le sens où elle part d'un concept fort. Reste à savoir si elle arrivera à l'exploiter jusqu'au bout.
Tout commence par la fin. La fin d'un conflit ayant opposé l'humanité aux démons, et qui a vu le Roi des Démons périr sous les assauts de Himmel, Frieren, Eisen et Heiter. Accueillis comme des héros, il leur reste encore bien des aventures à vivre. Mais lorsque l'elfe Frieren retrouve ses compagnons d'arme cinquante années plus tard, ceux-ci ont considérablement vieilli. Et là où ils gardent un souvenir ému du temps passé ensemble, cela ne représente pour elle qu'un battement de cil.

Ne nous voilons pas la face : sur la base de ce premier tome - Ki-oon en a sorti deux, mais je préfère tester avant de me jeter sur la suite - je saisis difficilement l'origine du phénomène. Alors c'est très agréable à lire, et étonnamment émouvant alors que nous ne connaissons pas encore les personnages auxquels nous allons devoir dire adieu dès cette entame. Mais à ce point ?

Comme vous l'aurez deviné, Frieren est l'héroïne, une elfe si ce n'est immortelle, en tout cas dotée d'une espérance de vie sans commune mesure avec celle des humains. Et, par conséquent, d'un rapport au temps lui aussi très différent. Elle peut aller faire une simple course, et ne revenir que 10 ans plus tard. Cela ne représente pas grand chose pour elle, contrairement à ses compagnons. Pour reprendre une expression elfique entendue dans Reflets d'Acide : "L'amitié se construit sur plusieurs décennies".
Nous la suivons dans ses voyages, même si sa situation va légèrement évoluer dans ce premier tome. Elle semble rechercher des sorts originaux, parfaire sa pratique de la magie, mais aussi revenir sur les lieux visités avec Himmel et ses comparses, comme si elle essayait désormais de mieux les comprendre. Il faut dire qu'elle a son petit caractère, et que pendant longtemps, elle n'a pas vraiment cherché à s'intéresser à son entourage.

Son rapport au temps et son longévité sont assez bien exploités ; par exemple, elle retrouve sous la forme d'un vieillard un gamin qui lui avait joué un vilain tour. Mais c'est surtout son affrontement contre un démon qu'elle avait jadis emprisonné que j'ai trouvé astucieux, tant il souligne à merveille le temps passé depuis leur dernier affrontement. Il y a du potentiel. Ceci étant, dans ce premier tome, nous sommes clairement plus dans du contemplatif que dans de l'héroïsme. A mi-chemin entre Escale à Yokohama (sans le fanservice) et La Quête de Dai. Je trouve le dessin relativement passe-partout, mais plaisant, avec des environnements détaillés, médiévaux et bucoliques. Et le titre ne joue pas la carte des elfes à gros seins ou des jupettes ras-la-touffe.

Là où je crains pour l'avenir, c'est dans le décompte. Ici pas de compte à rebours comme dans Mahoromatic ou Yamato, mais une indication clair, en début de chapitre, du temps écoulé. Or, avec Frieren s'attachant à de nouvelles personnes, je me demande jusqu'à quelle période les auteurs décideront de la suivre, et avec elle des compagnons qui ne pourront que vieillir et dépérir alors qu'elle restera inaltérable. D'un côté, il s'agit d'une approche intéressante, et je regretterais qu'ils n'exploitent pas les possibilités offertes par ce concept. De l'autre, je doute que mon petit cœur fragile puisse le supporter.

Je pense que je continuerai la série, au moins avec son second tome. Sans être hyper emballé, c'était charmant.


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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à  "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !

[Ialdaboth]

La série a un charme indéniable quand elle nous fait le coup du mono no aware fantaisiste avec juste ce qu'il faut de burlesque quand Frieren se fait bouffer à chaque coup par des coffres mimiques; je suis juste un peu plus dubitatif à chaque fois qu'elle essaie de prendre un tour un peu plus orienté action (et là le mini-arc du championnat de magie de l'année dernière a été un des passages les plus faiblards du manga pour moi).

Rien de bien intéressant à rajouter en plus par rapport à toi Gemini. C'est le genre de profil de titres que quand on tombe dessus on sait à l'avance qu'une édition VF suivra automatiquement. Je retiens surtout la manière intéressante de traiter le thème du groupe de héros à la draque.

[Gemini_]

Le coup des coffres est savoureux en effet. La série est habile en cela qu'elle arrive à distiller ces petites touches d'humour dans son univers, en particulier quand il s'agit de donner des aspérités à son héroïne (ses pannes d'oreiller, son problème de mimiques...)

Toutefois, j'ai l'impression que cette série en particulier aurait pu sortir il y a quelques années chez n'importe quel éditeur, peut-être avoir son petit statut auprès d'une frange de passionnés - un peu comme Escale à Yokohama, justement - mais sans jamais être en tête des ventes. Une version plus consensuelle de Gloutons & Dragons, destinée à fonctionner correctement et tranquillement tout en restant sous les radars. Voire même une série Doki Doki ou Komikku.
S'il n'y avait pas eu le succès au Japon, donnant des ambitions à son éditeur ; lequel n'a pas forcément le choix, selon la somme qu'il a dû débourser pour l'obtenir.
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- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !

[shun]

Kioon a toujours adoré la fantasy et à acquis le titre y a 2 ans d'après l'interview.

Edit : https://www.linternaute.com/livre/mangas/2610919-ahmed-agne-la-slow-fantasy-n-est-plus-un-genre-casse-gueule/
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Groupe facebook de vente manga en Belgique :
https://www.facebook.com/groups/1024308591038526/

[samizo kouhei]

Les premiers titres de Ki Oon étaient pas mal orientés fantasy (Element Line, Ubel Blatt, ...), c'est pour ça que l'acquisition de My Hero Academia (un gros shônen nekketsu du Jump), m'avait surpris à l'époque.
Au sujet de Frieren, le premier chapitre m'a convaincu d'acheter les 2 premiers tomes, mais comme dit précédemment, on ne sait pas combien de temps la série peut durer, au risque de tirer sur la corde.

[Gemini_]

Mon appréhension ne concerne pas tant la durée de la série en termes de volumes (quoique...) mais bien le temps qui va s'écouler dans son univers.
Le premier tome s'étend sur 80 ans, même s'il s'agit probablement pour les auteurs de poser les bases du rapport de Frieren au temps et l'évolution de son entourage. A voir maintenant s'il ne s'agissait que de ça, si le temps va désormais s'écouler plus lentement, ou s'ils vont continuer à recourir à de longues ellipses.
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[Corti]

Je pense que l'un des succès de Frieren, c'est qu'il est totalement à rebours de ce qui se vend par camions actuellement, les isekais. Pas de pouvoirs ultra-cheatés à base de combinaison de skills sans fins, pas de héros plats totalement parfaits qui se constituent un harem en 3 pages, pas d'univers fantasy totalement génériques qui n'ont aucun intérêt, pas de rois méchants juste parce qu'on a besoin d'un méchant,..

Et puis... UNE HEROÏNE. DANS DE LA FANTASY. HELL YEAH ! 

Un autre point qui joue en faveur de Frieren, c'est qu'elle-même se cherche et cherche un peu à comprendre ce qui est important dans la vie. Elle est en pleine rétrospective et corrige petit à petit ses erreurs du passé, ou plutôt, finir ce que le passé a laissé.
Vu comment le COVID a bousculé la vie de millions de personne, une partie de son succès vient aussi probablement de là, via une remise en cause de ce qui a pu être un peu trop considéré comme acquis.

Un autre point qui joue en sa faveur, c'est que la troupe de héros ne semble pas être constitué de surhumain. Ils le sont certes, mais ce n'est pas ça qui est mis en valeur, mais plus ce qu'ils font en dehors de leurs capacités. Leurs doutes, leurs envies, sont mis en scène de façon simple, sans effets pyrotechniques. Ce qui leur donne un côté très humains. La mise en scène est simple et coule de source. Par exemple, le prêtre alcoolique, qui est en soit un gros cliché (je veux dire, le docteur alcoolique, ça remonte quand même à Yamato), et bien, ils n'en font pas des caisses à son sujet, là où on verrait un personnage avec systématiquement une bouteille de saké à la main entre autres.
Frieren a un côté modéré dans ses personnages, son histoire et son déroulement. Et c'est probablement ce qui joue en sa faveur. À côté, Gloutons et Dragons est déjà bien plus dans l'épique si je puis dire.
La modération dans Freiren est ce qui lui permet de s'ancrer plus facilement dans notre réalité et permet de s'identifier plus aux personnages. D'un point de vue "mentalité", le manga donne l'impression que n'importe qui aurait pu faire partie du groupe de héros ou être un compagnon de route de Frieren.
Il n'y a pas ce côté inatteignable qu'ont en général les personnages dans la fantasy.

Au final, Frieren, c'est surtout une histoire d'êtres humains lambda dans un monde de fantasy.Et avant même d'être des héros, ce sont des êtres humains -- enfin, des êtres doués de conscience vu qu'ils ne sont pas tous humains. Ce qui change de ce qui se fait habituellement.

L'ambiance générale du titre, très nostalgique/mélancolique comme Yokohama comme l'a souligné si justement Gemini, est très bien retranscrite. Tout n'est pas joyeux, tout n'est pas amer, et faire face à son passé, permet d'avancer. Il n'y a pas de logique de remords, de regrets, d'expiation par rapport au passé. Il a été ce qu'il a été, et maintenant, il faut savoir se reposer sur lui pour avancer. Sans culpabiliser de ce qui a pu être mal fait.


Le dessin est à l'image de la série, modéré. Pas de grands effets d'explosion, pas de trames à tout va, un trait simple et clair. Mais effectivement, ça nuit un peu aux scènes d'action vu que du coup, le dessin manque parfois de dynamisme.
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(ou pas ?)
"That Others May Live" -- Rescue Wings

[Cyril]

Charmant, c'est le bon mot. J'ai bien aimé ces deux premiers tomes également. Il y a un bon équilibre entre l'heroïc fantasy et la tranche de vie, avec quelques combats assez brefs, des personnages que l'on voit progresser (pas tellement Frieren, qui est déjà au top) et de très beaux moments silencieux, quelques gags simples, des pages que l'on peut contempler avec plaisir, sans avoir envie de découvrir rapidement ce qui va suivre :




Bon équilibre aussi entre le passé et le présent puisqu'on a de nombreux (mais assez courts) flashbacks pour découvrir comment la quête des 4 amis s'était déroulée et quels liens s'étaient forgés entre eux. Ce qui permet également de mieux comprendre les sentiments de l'elfe, au-delà de sa froideur apparente, et ses efforts pour mieux comprendre les autres. On a enfin quelques moments plus durs, liés parfois à la mort de certains personnages (mort qui fait partie de la vie des humains mais qui étonne les elfes : ça me rappelle la réaction de ceux-ci dans le Silmarillon lorsque les premiers humains meurent après seulement une petite centaine d'années).

L'édition est de qualité, comme d'habitude avec Ki-oon : j'ai pris l'édition collector du premier tome et je ne le regrette pas : l'artbook est un goddie sympathique. La couverture de cette édition est réversible, ce qui est une bonne chose car jke préfère celle de l'édition normale.

[sushikouli]

[Corti]

On sous-estime grandement le côté multifacette du métier de camionneur.

Surtout ceux engagés par les instances supérieures.
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(ou pas ?)
"That Others May Live" -- Rescue Wings

[sushikouli]

Ah oui, mais là, y a conflit d'intérêts !
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.

[Tuc]

Si on associe Fantasy + Ki-Oon à l'édition, il était clair pour moi que j'allais en être pour cette série, surtout que le synopsis avait juste ce qu'il fallait d'intriguant pour montrer sa différence

Et je n'ai pas été déçu, je ne sais pas comment j'aurais réagi si j'avais lu cette série il y a 10 ans, mais à l'heure actuelle, faire du manga tranche de vie dans un univers de fantasy me va très bien, cela permet, à côté de tous les DB / OP / SDS etc... d'explorer ce type d'univers de façon très différente

Ces deux tomes permettent de poser pas mal de choses, on a le début d'une troupe (3 personnes), mais dont l'objectif est très différent de ce qui se fait habituellement, pas d'odieux monstre à occire (si ce n'est en passant pour s'occuper ou pour récupérer un sort) mais une quête morale. On est aux antipodes de la quête initiatique classique, Frieren a déjà tout fait et tout vécu (elle a plus de 1000 ans) mais il lui manque quand même quelque chose et c'est ce qu'elle va chercher. Mais pas en balançant des sorts tout azimut, non juste en marchant tout en ramassant des fleurs sur le chemin (ou en en faisant pousser, littéralement)

C'est rafraîchissant, doux, reste à voir si comme le dit Gemini s'il va falloir apprendre à ne pas trop s'attacher avec des changements d'époque fréquents ou si on va rester sur une temporalité "humaine", en tout cas le récit se fait à la vitesse de Frieren, qui ne voit pas sa compagne de route grandir, qui la regarde comme si elles s'étaient croisées récemment quand cette dernière lui dit que pour elle, elles sont ensemble depuis la moitié de sa vie

Le passage que j'ai particulièrement aimé est celui du monstre enfermé par un sceau. Classiquement dans un shonen, c'est le début d'un combat épique, qui rebat toutes les cartes, le monstre revenant aussi fort (par exemple SDS pour du récent, Saint Seiya pour du plus vieux), ici, le temps que le monstre soit enfermé, la technique mortelle qu'il avait mis au point, qui avait tué bon nombre d'aventuriers, est devenu une technique basique, utilisé pour les entraînements, totalement has been, et il se fait avoir en un coup

J'attends de voir ce que donnera l'ennemi que l'on voit en fin de tome 2, surement quelque chose dans le même goût

Bref, ce manga est pour moi un petit souffle d'air
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Collection MS
Collection BDovore et Carré Magique

[herbv]

Pour ma part, l'originalité disparait vite et que ça devient très quelconque au fil des chapitres. Le récit est plat, le dessin est banal, statique. Je n'arrive pas à comprendre tout le foin qui est fait au Japon et ici. Il faut croire que le niveau de l'Heroic Fantasy est extrêmement bas dans le manga et les exigences très faibles...

je pensais que le tome 2 serait meilleur que le tome 1 et en fait, c'est l'inverse. Le tome 1 proposait quelques moments intéressants et un peu originaux sur le fait de vieillir,avec la mort au bout. Le tome 2 commence une quête sans intérêt et (peu) rythmée par des combats peu palpitants. Au chapitre 25, on est dans la banalité complète raconté sans talent et avec un dessin du même niveau (c'est-à-dire pas bon).
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair

[Cyril]

Je n'attends pas de gros combats. A la lecture des deux premiers tomes, pour moi, Frieren, c'est surtout de la tranche de vie, avec quelques moments contemplatifs, d'autres plus glaçants (les monstres à la fin du tome 2), un humoir simple mais plutôt efficace et des personnages attachants qui s'interrogent sur ce qu'ils veulent faire.

[herbv]

Moi non plus, je n'attends pas de gros combats, au contraire. Mais là, il n'y a rien, même pas de la "tranche de vie"...
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair