Mangaverse à Angoulême


Angoulême 2009Le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême est un événement devenu incontournable au fil des ans. Il propose un très grand nombre d'activités organisées sur le thème de la BD mais aussi sur celui de l'animation et, de plus en plus, de la musique.

Depuis quelques années, le manga y tient une place particulière et les activités relevant du genre sont principalement regroupées à l'Espace Franquin, rebaptisé à l'occasion en Manga Building. Comme l'an dernier, nous avons pu noter une grande présence de l'animation avec de nombreuses projections de séries pour la télévision en plus de quelques longs métrages projetés en exclusivité.

De plus, le programme du Manga Building a su rester alléchant avec la possibilité de rencontrer trois auteurs japonais : Hiroshi Hirata, Murata Range et Junko Kawakami. Le point fort de cette année a été une exposition de qualité sur Shiguri Mizuki. À cela, s'ajoutaient quatre tables "rondes" portant sur le manga et deux ateliers dont celui intitulé Le manga pour les nuls, animé par Grégoire Hellot, le directeur de collection de Kurokawa.

Une fois de plus, il y avait de quoi faire pour Mangaverse, comme nous allons nous efforcer de vous le montrer avec la cinquantaine de photos présentées ici.

 

Le Manga Building


Le festival d'Angoulême, pour les fans de manga, c'est avant tout le Manga Building. Un peu excentré et vaguement situé entre les bulles de la place New York et du Champs de Mars, on y croise un public "différent" : celui des mangamaniaques !

Manga Building
Présentant le même type de visuel que l'an dernier, une tête de kappa (un yokai amphibie) rappelait le thème de l'exposition de cette année.
Manga Building
Le Manga Building a connu une forte affluence,
le samedi étant même infernal à cause d'une fréquentation au delà de sa capacité d'accueil.
Manga Building
Une chose toujours appréciable est ce mélange bon enfant des genres entre
mères de familles, gothiques, bourges, etc.


Il y a un gros problème avec le Manga Building, c'est qu'il se révèle peu adapté à son importante fréquentation, surtout à cause d'un goulot d'étranglement causé par l'escalier qui permet d'atteindre le sous-sol. Le samedi, il était extrêmement difficile de passer d'un étage à l'autre. Il faudrait vraiment faire quelque chose pour résoudre ce problème car il n'est pas certain que la sécurité des visiteurs serait pleinement assurée en cas de gros problème.

Quand il y a vraiment trop de monde, comme cela a été le cas à un moment le samedi après-midi, l'escalier est divisé en deux avec un sens montant et un sens descendant. Cette disposition devrait être permanente. Il serait aussi peut-être préférable de fermer la partie accueil qui se situe à proximité de l'escalier car la présence de prospectus et de personnel entraînent très régulièrement des blocages à cause de visiteurs restant feuilleter les imprimés ou posant des questions aux personnes présentes derrière le comptoir. Le flux montant pourrait être fluidifié, permettant ainsi une meilleure évacuation du sous-sol et donc de diminuer la file d'attente des gens voulant s'y rendre.

Ceci dit, cela n'a pas empêché l'exposition Shigeru Mizuki de connaître un succès public qui ne s'est jamais démenti au fil des quatre jours. Vous avez peu de photos de l'événement car celles-ci n'étaient pas autorisées et, malgré une autorisation verbale des organisateurs, il ne fallait pas trop donner le mauvais exemple.

Exposition Mizuki
Comme l'année précédente, l'entrée se faisait par une porte et la sortie par une autre. Évidemment,
on y accédait par la seconde, c'est logique.
Exposition Mizuki
Tout un mur de l'exposition était consacré à une présentation très réussie de l'auteur
et de ses principaux travaux.
Exposition Mizuki
Un petit film proposait aux visiteurs une mise en perspective historique du graphisme de Kitaro dans ses cinq séries d'animation.
Exposition Mizuki
Un atelier était proposé aux plus jeunes. Ils pouvaient dessiner des yokai,
soit en s'inspirant de ceux proposés, ...
Exposition Mizuki
... soit en faisant preuve d'imagination.
Et dans ce domaine, certains s'étaient montrés particulièrement doués.
Exposition Mizuki
Une série de goodies et de livres étaient exposés. Malheureusement, il n'y avait pas le Kitaro grandeur nature de l'éditeur Cornélius.
Exposition Mizuki
Les dessins de yokai étaient exposés sur un mur à l'extérieur de l'exposition.
Exposition Mizuki
Comme vous pouvez le voir, il y en avait
dans tous les styles et pour tous les goûts.
Exposition Mizuki
Et voilà, c'est terminé pour cette brève et incomplète présentation.


La deuxième exposition, plus réduite mais proposant tout de même plus d'une vingtaine de planches et illustrations originales, était consacrée à Hiroshi Hirata, un des invités du festival.

Rencontres internationales
Une fois de plus, une certaine photo d'Hirata prise à Amiens a été utilisée sans demande d'autorisation au préalable. Il faut dire qu'elle est réussie.
Rencontres internationales
Il y avait de nombreuses illustrations en couleur mais il aurait été préférable qu'il y ait plus de planches afin de mieux voir le travail de l'auteur.
Rencontres internationales
Ceci dit, on a pu mieux se rendre compte du formidable talent graphique d'Hirata et notamment de sa maîtrise de la couleur.


La troisième exposition, encore plus modeste mais non dénuée d'intérêt, permettait de voir quelques travaux de Junko Kawakami, l'auteure de It's Your World. On pouvait même voir la mangaka travailler sur les planches d'une de ses séries actuellement en cours au Japon et qui devaient être terminées, festival d'Angoulême ou pas. On ne rigole pas avec les délais au Japon.

Rencontres internationales
Junko Kawakami était brièvement présentée par
un panneau précédant une série de travaux.
Rencontres internationales
Les principales étapes de la réalisation
d'un manga étaient expliquées et illustrées.
Rencontres internationales
Sa série It's Your World a été créée pour Kana mais elle vient d'être publiée au Japon.
Rencontres internationales
Tout un pan de mur permettait d'apprécier
le travail de Junko Kawakami.
Rencontres internationales
La scénographie de l'exposition laissait parfois à désirer comme on peut le constater ici.
Rencontres internationales
La mangaka en plein travail. Il lui fallait impérativement finir une série de planches.


Angoulême 2009, c'était aussi la possibilité de voir le directeur de collection de Kurokawa, Grégoire Hellot, se donner en spectacle. Cette année, il avait droit à la salle Buñuel pour initier le jeune public et les parents aux spécificités du manga. Une fois de plus, il a été irréprochable malgré un économiseur d'écran qui avait une fâcheuse tendance à se déclencher un peu trop rapidement.

Y. Sawai
Cela fait deux ans que Kurokawa ne prend pas de stand au festival, ...
Y. Sawai
... préférant assurer sa présence grâce à une animation programmée tous les jours.
Y. Sawai
Bénéficiant de meilleures conditions, Greg a pu donner le meilleur de lui-même.
Y. Sawai
S'appuyant sur les diffétents thèmes abordés,
Greg a pu présenter plusieurs séries de Kurokawa.
Y. Sawai
La variété de l'iconographie proposée et un bon rythme a permis de rendre l'exercice vivant.
Y. Sawai
La série Sumomomo momomo a été particulièrement mise en valeur.


De nombreuses rencontres, animations, tables rondes et conférences étaient proposées aux visiteurs du manga building. En voici un aperçu rapide et incomplet.

D. Igarashi
La première des tables rondes a du calmer
quelques ardeurs chez les fans de mangas
songeant à devenir libraires spécialisés.
D. Igarashi
Hiroshi Hirata était vraiment au four et au moulin pendant les quatre jours du festival.
Ici, il participe à une rencontre avec Frank Giroud.
D. Igarashi
Une conférence présentait les différents métiers de l'édition
et les écoles correspondantes.
D. Igarashi
Junko Kawakami, peu habituée aux outils informatiques, participait à
une sorte de concert de dessin.
D. Igarashi
Pour une néophyte, il est impressionnant de voir
à quelle vitesse elle a pris la mesure
de la tablette graphique Wacom.
D. Igarashi
Petit à petit, le public voyait un superbe portrait prendre forme sous ses yeux.
C'est beau le talent en action !


Hiroshi Hirata a fait son show pendant les quatre jours du festival. Voici un petit aperçu de ses prestations au Manga Building :

D. Igarashi
Hiroshi Hirata est un "bon client"
pour la presse mais aussi pour le public.
Assez facétieux,...
D. Igarashi
... il n'hésite pas un seul instant à poser pour les photographes, que se soit pour la presse, pour ses proches et même pour les amateurs.
D. Igarashi
On est très loin du comportement de nombreux mangaka
qui refusent d'être pris en photo.
D. Igarashi
Il n'y avait pas que la traditionnelle séance de dédicaces qui étaient proposées au public, ...
D. Igarashi
... Hirata faisait aussi le show, notamment lors
d'une démonstration de calligraphie.
D. Igarashi
Saviez-vous qu'il calligraphie lui-même les titres de ses mangas en version française ?
D. Igarashi
Petite série de photos en N&B prises à l'occasion d'une démonstration de dessin
suivie par un public nombreux et intéressé, ...
D. Igarashi
... qui précédait une séance de dédicaces qui a été un énorme succès public. La librairie du rez-de-chaussée n'a pas pu fournir tout le monde.
D. Igarashi
Quel talent ! Je me demande si j'aurai l'occasion de rencontrer une troisième fois l'auteur après Amiens et Angoulême.


Une fois de plus, un programme riche et varié a été proposé aux visiteurs pendant les quatre jours du festival. On pourrait peut-être regretter une trop grande place donnée à l'animation japonaise au détriment du manga dans sa version papier ou souhaiter une plus grande ouverture vers les autres bandes dessinées asiatiques mais il faut reconnaître que le but du Manga Building doit être avant tout d'éduquer un public néophyte, notamment les parents des jeunes fans de mangas tout en proposant des passerelles entre les genres.

Le manga dans le festival

 

Le manga n'est pas cantonné en un lieu unique pendant le festival. Pendant l'édition 2009, on pouvait aussi assister à la masterclass de Murata Range au Pavillon Jeunes Talents. Il était invité au festival pour présenter Robot, une série d'ouvrages d'illustrations dont l'édition en version française a été reprise par Glénat après que le premier tome ait été publié par Kami. La Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image était l'autre lieu où l'on pouvait trouver du manga avec une Rencontre Internationale et une exposition dédiée à Kiriko Nananan. N'oublions pas l'expositon Osaka Sogo à nouveau située aux Archives départementales.

D. Igarashi
Range Murata était assisté par Marie-Saskia Raynal à la traduction et par Meko à l'animation pour présenter son utilisation de la tablette graphique.
D. Igarashi
Malheureusement pour le public, il n'a pas été très bavard, se contentant de dessiner et de répondre de temps aux temps aux questions.
D. Igarashi
En tout cas, c'est beau de voir le talent à l'œuvre, surtout que le dessin ne donnait pas l'impression d'avoir été préparé.
D. Igarashi
La Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image est toujours un haut lieu du festival
malgré sa position excentrée.
D. Igarashi
Les Rencontres Internationales sont organisées dans la salle Nemo et sont généralement très intéressantes à suivre.
D. Igarashi
Les expositions sont par contre d'un intérêt assez inégal, notamment celles organisées à l'étage, comme ici pour Kiriko Nananan.

 

En ce qui me concerne, l'édition 2009 est mémorable par la présence d'Hiroshi Hirata plus que par le reste du festival que j'ai assez ignoré, préférant me concentrer sur le manga, ce qui oblige à rater de nombreuses rencontres et expositions. Il ne faut pas le regretter car cela permet de retourner à Angoulême chaque année avec un intérêt toujours intact. Il suffit de savoir faire varier les centres d'intérêt, ce qui est relativement simple étant donné la masse des activités proposées pendant les quatre jours.

Herbv



Le Fauve © Lewis Trondheim / 9ème Art+

Crédits photos : Herbv

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