Mangapolis

 

C'est très bien !
beanie xz
   


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« Mangapolis, la ville japonaise contemporaine dans le manga » est une exposition conçue par la Maison de l'Architecture de Poitou-Charentes, la Maison de l'Architecture et de la Ville du Nord-Pas de Calais et la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image. Elle est présentée jusqu'au 16 juin à Poitiers, puis il sera possible de la voir à Angoulême entre le 30 juin et le 7 octobre et à Lille entre le 16 octobre et le 22 décembre.

À l'occasion du vernissage donné le 10 avril à Poitiers, une petite délégation de mangaversiens (beanie xz, Taliesin, Tanuki, Manuka et moi-même) a eu l'occasion de pouvoir la visiter en compagnie du commissaire de l'exposition, Xavier Guilbert. Voici donc un petit retour photographique de cette soirée.

 

Une petite vue d'ensemble

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Sise dans la Maison de l'Architecture de Poitou-Charentes, l'exposition « Mangapolis, la ville japonaise contemporaine dans le manga » est divisée en cinq parties : anatomie de la rue japonaise, la ville comme personnage : six regards d'auteurs particuliers (Nananan, Manabe, T. Takahashi, Arai, Sakaguchi et Adachi), la topographie fantasmée de Tôkyô, chaos urbain : scènes de destruction et lueurs d'Orient. Sa scénographie modulaire lui permet de s'adapter à différentes configurations de lieux et de faire varier légèrement les œuvres présentées, ces dernières n'étant pas toutes utilisées à Poitiers.

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En complément des nombreuses planches proposées, de petites vidéos permettent de mieux visualiser la diversité et la complexité de la ville de Tôkyô, notamment la frénésie urbaine de certains quartiers très fréquentés. L'organisation de la verticalité (sujet du texte de Jessie Bi dans le catalogue), le fourmillement de la rue (accentué par l'utilisation de l'accéléré) et l'omniprésence des néons sont ainsi particulièrement mis en avant. Le manga y est représenté par la statue géante (18 mètres de haut) d'un robot issu de la série Gundam. Impressionnant, même si elle a été démontée au bout de quelques mois pour être remontée dans une ville de province !

 

Le vernissage
 
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Le vernissage était l'occasion d'entendre Jean-Philippe Martin, Gilles Ciment et Xavier Guilbert remercier tous les intervenants qui ont permis à l'événement de se tenir. Xavier, le commissaire de l'exposition, a ensuite présenté celle-ci devant un public venu en nombre (plus d'une cinquantaine de personnes). Il a apporté de nombreuses précisions que l'on peut retrouver dans le catalogue. Ensuite, le moment tant attendu est arrivé : celui des petits fours ! Excellents, variés, parfois amusants comme ces gâteaux Moomins ou des chocolats au sucre pétillant, nous nous sommes régalés malgré des besoins en boisson un peu sous-estimés.

 

Les espaces
 

L'exposition est divisée en cinq zones largement ouvertes les unes sur les autres. Chacune propose différentes planches en rapport avec le thème concerné sans aucun texte introductif. Parfois, de petites photos viennent donner un point de comparaison avec la réalité de la capitale nipponne. N'oublions pas les écrans vidéo qui viennent illustrer efficacement l'espace où ils sont situés. Le visiteur aimant être pris en main et guidé ne peut être que dérouté par le parti pris de le laisser s'aventurer dans les différents espaces sans réels panneaux. Une telle liberté fait écho à la préface du catalogue lorsque Xavier Guilbert évoque ses premiers pas dans Tôkyô, il y a près de quinze ans.

Anatomie de la rue japonaise

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Incontestablement la partie la plus intéressante avec la topographie fantasmée de Tôkyô. Elle propose la reproduction d'une partie des pages du catalogue, textes compris. C'est ainsi que l'on peut avoir des informations intéressantes sur les passerelles enjambant les rues, l'importance du train pour les Japonais (à ce sujet, le texte de Claude Leblanc dans le catalogue est particulièrement plaisant à lire), les combini et les distributeurs automatiques, l'omniprésence des néons dans certains quartiers, l'enchevêtrement des câbles si typiques de Tôkyô, le mobilier urbain et enfin, sur les canaux domestiquant les cours d'eau de la ville.

La ville comme personnage : six regards d'auteurs particuliers

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Peut-être la partie la moins passionnante du catalogue qui propose six chroniques parfois peu illustrées (même si celle consacrée à Shôhei Manabe donne envie de lire Ushijima, l'usurier de l'ombre). Heureusement, dans le contexte de l'exposition, le thème est particulièrement bien traité. En effet, si la présentation des auteurs est sommaire, elle suffit pour ceux qui ne les connaîtraient pas, même s'ils sont traduits en français. De nombreux extraits permettent de se faire sa propre idée du regard de ces six mangaka et laissent l'imagination s'envoler...

La topographie fantasmée de Tôkyô

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Les panneaux consacrés aux principaux quartiers et monuments de la ville de Tôkyô bénéficient d'un système judicieux et ludique permettant de mettre en avant un certain nombre de bâtiments dessinés dans les différentes planches présentées. Des noms mythiques, revenant dans de nombreux mangas sont ainsi présentés : Shinjuku, Shibuya, Harakuju, la Tôkyô Tower, la Diète, le Tôkyô Dome, la Tôkyô Station mais aussi l'aéroport de Narita et même la ville d'Osaka deviennent ainsi plus familiers. L'exposition trouve ici tout son sens et son intérêt.

Chaos urbain : scènes de destruction

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Clairement la partie la moins attachante de l'exposition, réduite à deux grands murs un peu vides. À mon sens, il aurait mieux valu la remplacer par le thème (présent dans le catalogue) de la culture pop dans l'art contemporain japonais. Certes, trouver des œuvres connues en France permettant d'illustrer un tel sujet ne devait pas être simple mais en cherchant du côté de Masamune Shirow, de Makoto Aida, d'Aya Takano et de Haruki Murakami en plus de l'iconographie proposée dans le catalogue, il y avait peut-être quelque chose à faire.

Lueurs d'Orient

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Il est toujours intéressant d'avoir le point de vue d'auteurs occidentaux, surtout pour les visiteurs peu familiarisés avec la bande dessinée japonaise. C'est ainsi qu'il est possible de voir certains travaux de Frédéric Boilet, de Florent Chavouet, d'Emmanuel Guibert et de Lars Martinson. La variété des styles graphiques proposés est appréciable. L'exposition s'appuie donc sur le dessin photoréalistique de Boilet, le trait déstructuré aux couleurs acidulées de Chavouet, la peinture de Guibert et le gris aux encrages lourds proposé par Martinson.

 

Mangapolis à Angoulême
 
Catalogue

Voici la version angoumoisine de l'exposition, que l'on peut visiter entre le 30 juin au 7 octobre 2012 à la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image.

 

Le catalogue
 
Catalogue

Le catalogue propose sur plus de 140 pages de retrouver les planches exposées (à l'exception de celles d'Adachi suite à un problème de droits) agrémentées d'explications par Xavier Guibert sur les cinq parties de l'exposition. Des textes complémentaires (le manga dans la ville, vertiginosités nippones, densha mon amour, visions of neo-Tôkyô, Yûichi Yokoyama, l'architecture japonaise) écrits par Xavier Guilbert, Jessie Bi, Claude Leblanc, Adrian Favell et Marie-Ange Brayer viennent compléter l'ouvrage dont la consultation s'impose à toute personne cherchant à aller au delà d'une simple lecture distractive du manga. Le lecteur au « regard acéré » ne pourra s'empêcher de regretter que certaines photos n'aient pas bénéficié d'un meilleur post-traitement pour en améliorer le rendu. Comme prévu, il s'agit d'un complément indispensable à la visite de l'exposition.

 

En conclusion
 
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Le Japon, notamment par le biais du manga, continue à être très présent en France en 2012 : pays invité au Salon du Livre de Paris, sujet de plusieurs animations à Paris comme « Planète Manga ! » au Centre Pompidou ou « Le Jardin Japonais au Jardin d'Acclimatation », sans oublier la grand'messe Japan Expo et les nombreuses autres conventions liées à la bande dessinée et à l'animation asiatique. Des années de développement du manga en France commencent à produire leurs effets, pour notre plus grand plaisir. Profitons-en, il n'est pas certain que l'année 2013 nous propose de telles opportunités...

Herbv

 

Merci à Manuka pour sa relecture

Astroboy © Tezuka Production - Artwork by Boky
Photos © Herbv

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