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herbv Modérateur

Inscrit le : 28 Août 2002 Localisation : Yvelines
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Posté le : 16/06/13 18:18 Sujet du message: Satoshi KON [Opus, Seraphim, Kaikisen, etc.] |
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Voici un sujet consacré à Satoshi KON, le réalisateur bien connu des films d'animation Papikra (le seul que j'ai vu de l'auteur), Tokyo Godfathers, Millennium Actress et Perfect Blue. Pourtant, il a eu auparavant une carrière de mangaka (peu) remplie qui a duré une dizaine d'année entre 1985 et 1996.
Si on a pu découvrir dès 2004 sa toute première série grâce à Casterman et sa collection Sakka, ce n'est que cette année que l'on a l'occasion de mieux connaître cette facette de Satoshi KON.
Voici un petit rappel des 5 mangas qu'il a publié en relié (dont deux à titre posthume car rappelons qu'il est mort d'un cancer en 2010 à l'âge de 46 ans) :
- Kaikisen - Retour vers la mer (1 volume, Kodansha, 1990)
- World Appartment Horror (1 volume, Kodansha, 1991)
- Seraphim 2-oku 6661-man 3336 no tsubasa (1 volume, Toskuma shoten, 2010)
- Opus (2 volumes, Toskuma shoten, 2010)
- Yume no Kaseki - Kon Saotchi zentanpen (recueil de l'ensemble des histoires courtes, dont Toriko qui lui a permis de passer professionnel, Kodansha, 2011).
Pour commencer, j'ai remanié la chronique sur Kaikisen que j'avais écrite en son temps pour MangaVoraces. Suivront ensuite les chroniques d'Opus (tomes 1 puis 2) et de Seraphim...
Kaikisen est une Å?uvre de jeunesse de Satoshi Kon, réalisateur culte dans le monde de lâ??animation avec notamment Tokyo Godfathers, qui nous narre les démêlés dâ??un village de pêcheurs avec dâ??avides promoteurs immobilier attirés par une légende liant une ondine avec le temple shinto local qui héberge son Å?uf. Le prêtre actuel est pour le développement du village, quitte à exploiter au maximum la légende et lâ??Å?uf dont il a la garde alors que son fils et son père (le précédent gardien) sâ??y opposent. Qui va lâ??emporter, la modernisation ou la tradition ?
Ã? la première page du chapitre, on est agréablement surpris par le dessin, son réalisme. Il y a du Otomo et du Taniguchi dans cet auteur. Les paysages sont superbes et les personnages rappellent le style du créateur de Dômu - rêves dâ??enfants. On peut même trouver du Hojo dans les personnages féminins de Satoshi Kon, ce qui achève de convaincre le lecteur de la réussite visuelle de lâ??Å?uvre.
Malheureusement câ??est la seule qualité que l'on peut trouver à Kaikisen, le reste n'étant pas à la hauteur, câ??est le moins que lâ??on puisse dire. Si les prémisses de lâ??histoire sont classiques, pour ne pas dire banales, il en est de même pour son déroulement. Il nâ??y a aucune surprise, les situations sont manichéennes, les personnages sans épaisseurs, les dialogues sans saveurs. Bref, câ??est mauvais. Si au début, ça reste tout de même divertissant, très rapidement, au fur et à mesure que la lecture progresse, on ne peut s'empêcher d'être agacé par autant de platitudes, de banalités, et on n'arrive même plus à sâ??intéresser au dessin qui reste pourtant superbe. Il devient alors difficile de terminer le manga, et on ne peut s'empêcher de pratiquement feuilleter la nouvelle située en fin de volume tant elle ne présente guère plus dâ??intérêt.
La preuve est une nouvelle fois faite que savoir dessiner ne suffit pas pour faire une bonne bande dessinée. Il faut savoir aussi narrer une histoire un tant soit peu originale et construire des personnages attachants, complexes de préférence. Il nâ??y a malheureusement rien de tout ça dans Kaikisen. _________________ Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair |
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herbv Modérateur

Inscrit le : 28 Août 2002 Localisation : Yvelines
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Posté le : 16/06/13 18:30 Sujet du message: Satoshi KON [Opus, Seraphim, Kaikisen, etc.] |
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Chikara Nagai, un mangaka à succès, a décidé de terminer sa série dâ??action mettant en scène Satoko, une policière télépathe, un jeune chef de gang Rin, un puissant télékinésiste et Le Masque, le gourou dâ??une secte, Lâ??Ã?glise du Grand Rassemblement, aux pouvoirs semblant sans limite. Alors quâ??il est en train de boucler dans lâ??urgence le dernier chapitre centré sur la confrontation finale entre les trois protagonistes, ce qui doit déboucher sur la mort de Rin et du Masque, lâ??auteur se retrouve aspiré dans sa création. En effet, Rin vient de voler la double page de sa mort, ce qui a créé un passage entre les deux mondes.
Arrivant de façon impromptue dans le combat opposant Satoko au Masque, situé quelques instants avant le combat décisif, Chikara sauve ainsi la vie à son héroïne en lieu et place de Rin, comme il était prévu dans le scénario. Ã? partir de là , lâ??histoire va prendre un tour inattendu et va échapper au contrôle de son créateur, devenu acteur dépassé par les événements. Différentes courses poursuites se développent alors : entre Chikara, assisté de Satoko, et Rin qui sâ??est enfui avec la fameuse planche, ainsi quâ??entre le Masque et Satoko, aidée par Chikara, le premier étant prêt à toutes les destructions pour se débarrasser des deux autres.
Opus est une courte série en deux tomes datant du milieu des années 1990 que son auteur, Satoshi Kon, surtout connu pour son formidable film dâ??animation Paprika, nâ??a pas pu achever du fait de la disparition du magazine de prépublication mi 96. Le mangaka ayant par la suite décidé de se consacrer uniquement à lâ??animation, lâ??histoire est restée en lâ??état et nâ??était jamais parue en volume relié avant la mort du mangaka en 2010. IMHO nous propose la version française avant de sortir une autre Å?uvre de Satochi Kon, elle aussi inachevée, Seraphim. Lâ??éditeur parisien ajoute ainsi une nouvelle corde à son arc en proposant des mangas liés au monde de lâ??animation (Mind Game de Robin Nishi qui doit sortir ici en octobre 2013), ce qui lâ??éloigne des mondes de lâ??ero-guro, de lâ??horreur et du fantastique (plus ou moins) onirique, domaines dans lesquels il était le plus connu.
Le présent manga est très éloigné de lâ??insipide Kaikisen découvert en français en 2004 dans la collection Sakka (Casterman). Très influencé graphiquement par les bandes dessinées de Katsuhiro Otomo (Akira chez Glénat) dont il a été lâ??assistant pendant ses années universitaires, Satoshi Kon nous délivre ce qui semble devoir être un manga dâ??action fortement inspiré par Dômu - Rêves dâ??enfants, titre dont lâ??auteur a déclaré être fan dans un entretien sur un site américain à propos de son long-métrage dâ??animation Perfect Blue. En effet la filiation semble évidente tant par le dessin, la mise en page que lâ??univers urbain et les pouvoirs psychiques de certains protagonistes. Pourtant Opus nâ??est pas une fade relecture du chef dâ??Å?uvre dâ??Otomo, le mangaka cherche au contraire à en faire la déconstruction.
Pour cela, Satoshi Kon développe un récit faisant intervenir deux niveaux de fiction quâ??il imbrique entre eux : tout dâ??abord, il y a lâ??histoire dâ??un auteur qui travaille sur son Å?uvre, en lâ??occurrence un manga dâ??action au dessin réaliste. Ensuite, il y a lâ??histoire racontée dans ladite Å?uvre et la création dâ??une passerelle entre les deux vient brouiller les frontières préétablies entre fiction et « réalité ». En effet, très rapidement, Satoshi Kon crée une rupture dans le « pacte de lecture » qui est habituellement passé entre lâ??auteur et le lecteur, ce fameux contrat qui voit le lecteur jouer le jeu de la fiction et accepter pour réel le récit, les personnages et les péripéties qui lui sont proposés. Il développe alors une histoire de réalités alternées où la problématique vient à réduire à celle des personnages de fiction : que pourraient-ils ressentir en subissant autant dâ??avanies ? Pourquoi une telle indifférence, un tel manque dâ??empathie de la part de lâ??auteur envers ses créations lorsquâ??il leur inflige souffrances physiques et morales ? _________________ Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair |
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herbv Modérateur

Inscrit le : 28 Août 2002 Localisation : Yvelines
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Posté le : 10/07/13 19:51 Sujet du message: Bravo ! |
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Il va falloir fêter ça !
Félicitations à IMHO (mais bon, la concurrence n'était pas très féroce en dehors de Palepoli) !
 _________________ Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 10/07/13 20:34 Sujet du message: |
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Quand même, Le CÅ?ur de Thomas était un concurrent sérieux. Néanmoins, j'ai effectivement adoré ce premier tome d'Opus. _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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Taliesin Modératrice

Inscrit le : 01 Fév 2004
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Posté le : 11/07/13 16:28 Sujet du message: |
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Bravo en effet même si dans le secret, j'espérais quelque chose pour Le coeur de Thomas . _________________ Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais  |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 14/07/13 21:26 Sujet du message: |
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Ce qui m'a frappé avec Opus, du moins avec ce tome 1, c'est de voir à quel point Satoshi Kon reste fidèle à ses thèmes de prédilection. Ou du moins, nous sentons bien ici sa future filmographie (ainsi que son travail sur Magnetic Rose), à l'exception notable de Tokyo Godfathers.
Il y a chez lui une véritable obsession de l'opposition entre univers fictionnel et réalité, et surtout de l'incapacité des personnages et des spectateurs de faire la part des choses entre ces deux mondes. Lorsque Paprika est sorti, j'avais trouvé que le réalisateur avait fait dans la simplicité en choisissant d'adapter une Å?uvre qui, dans le fond, correspondait au style qu'il avait développé jusque-là , sans chercher à se réinventer (un peu comme Henry Selick qui choisit d'adapter Coraline) ; mais à la lecture d'Opus, je me rends compte que cela va beaucoup plus loin que cela, que c'est quelque chose de profondément ancré en lui et dont il ne peut se défaire. Il faudrait que je relise Dômu.
Ce premier tome, en lui-même, je l'ai beaucoup apprécié. En particulier à travers certaines de ses trouvailles, comme les questions qu'il pose sur le droit d'un auteur à torturer ses personnages, ou sa représentation de l'univers à l'intérieur de la BD, en particulier les arrières-plans. C'est un manga intelligent, mais qui n'oublie pas de proposer son lot d'action et de mystères. Un tour de force dont il me tarde de découvrir la suite. _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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herbv Modérateur

Inscrit le : 28 Août 2002 Localisation : Yvelines
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Posté le : 17/11/13 10:35 Sujet du message: Satoshi KON [Opus, Seraphim, Kaikisen, etc.] |
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Le tome 2 d'Opus est sorti, apportant une sorte de conclusion à l'histoire Chikara Nagai, perdu entre plusieurs mondes. Surtout, ce dernier opus (ha ha) apporte de nouveaux thèmes, histoire de complexifier encore un peu plus un récit déjà passablement dense.
� cette occasion, je me suis fendu d'une petite chronique sur du9 pour dire tout le bien que je pense de ce titre (alors qu'à la base, je ne devais pas être un bon client). _________________ Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 18/11/13 15:46 Sujet du message: |
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Second Opus (haha) reçu ce matin et lu dans la foulée. Je craignais un peu pour la suite, dans la mesure où il s'agit d'une Å?uvre inachevée, et paradoxalement, la fin n'en est que meilleure ; à vrai dire, je ne pense pas qu'elle aurait été aussi bonne dans des circonstances normales.
Ce second tome, en lui-même, est moins accrocheur que le précédent, pour la simple et bonne raison que la surprise n'est plus, et avec elle les allers-retours entre les réalités ; je n'ai pas compté exactement, mais il me semble qu'il est aussi plus concis. Par contre, l'auteur nous démontre l'étendu de son talent dans un dernier chapitre en forme de mise en abime, absolument brillante. Dans le même temps, il confirme l'influence de Magnetic Rose (premier segment de Memories) dans sa conception à la fois de Opus et de Perfect Blue, même s'il ignore encore qu'il reprendra des thématiques semblables sur Millenium Actress et Paprika ; ce que je trouve d'ailleurs dommage, car sur son dernier film, j'ai trouvé qu'il se répétait.
Tout ça pour dire qu'il ne faut surtout pas s'arrêter au statut dâ??Å?uvre inachevée de Opus, qui au contraire lui confrère une puissance peu commune. Il faut le lire pour le croire. Et il faut de toute façon lire Opus, un manga brillant dans son narration et sa mise en image, parfaitement représentatif de la carrière de l'auteur et tout simplement passionnant. Merci IMHO. _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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sushikouli Mangaversien·ne
Inscrit le : 29 Oct 2003
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Posté le : 19/11/13 12:08 Sujet du message: |
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Gemini_ a écrit: | sur son dernier film, j'ai trouvé qu'il se répétait. |
J'ai eu exactement la même impression. Techniquement, Paprika était très bon (moins toutefois à mon goût que Tôkyô Godfathers), mais j'ai vraiment eu la sensation d'assister à un best-of de ses films précédents. Ce qui est étrange, dans la mesure où c'est son dernier travail abouti. ça fait un peu testament... _________________ Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre. |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 19/11/13 12:19 Sujet du message: |
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Ce que nous pouvons aisément lui reprocher avec Paprika, c'est d'avoir choisi d'adapter une Å?uvre correspondant au style qu'il avait déjà développé auparavant, sans chercher à se réinventer. Finalement, Tokyo Godfathers serait presque une anomalie dans sa carrière de réalisateur, car c'est son seul film qui ne joue pas sur la perception que nous avons de la réalité, et son opposition avec un monde imaginaire sous forme de jeu de pistes : les souvenirs et le cinéma dans Millenium Actress, la réalité virtuelle dans Paprika, et la schizophrénie dans Perfect Blue.
J'ai eu la même sensation en voyant Coraline : Henry Selick répète ce qu'il a déjà fait sur L'Etrange Noël de Mr Jack, là où il aurait pu essayer de se renouveler avec un autre projet. Après, je ne sais pas tout des tenans et aboutissants, il n'avait peut-être pas le choix de travailler ou non sur ce film, mais aussi bon soit-il, le réalisateur est clairement en pilotage automatique.
Au final, et même si j'adore ces deux artistes de talent, j'aurais plus de respect pour Mamoru Hosoda, qui s'il sait imposer son identité à ses long-métrages, travaille malgré tout sur des genres différents et ne cherche pas à se répéter. _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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shun Mangaversien·ne

Inscrit le : 01 Sept 2002 Localisation : charleroi la ville noir
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Posté le : 22/11/13 22:32 Sujet du message: |
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TOME 1 :
belle petite surprise que ce tome 1, le coup du premier chapitre m'a fait miroiter ... j'ai failli aller voir si mon ex était pas défectueux ! pour le reste on est directement plongé dans l'univers, l'univers est moins perturbé que d'habitude avec l'auteur et le côté old chool du manga ne choque pas, au contraire il lui donne une aura supplémentaire.
tome 2 commandé, j'attends des échos de seraphim maintenant. |
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inico Mangaversien·ne

Inscrit le : 26 Mars 2013 Localisation : Ici
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Posté le : 24/11/13 16:00 Sujet du message: |
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shun a écrit: | j'attends des échos de seraphim maintenant. |
Un très lointain écho pour commencer... j'ai à peine lu une vingtaine de pages. Pourtant, je ne résiste pas a écrire quelques mots.
Déjà , la chose flagrante en pensant à ce manga, c'est la filiation entre ses deux concepteurs, Oshii et Kon. Rêve et réalité, deux thèmes que les deux affectionnent et ont sans arrêt dans leur carrière utilisé comme moteur. Les voir unis semble alors évident, mais que va-t-il en être dans ce livre ? Pour l'instant, aucune clef de ce côté là .
Pour les amateurs d'Oshii, dont je fais parti, on est immédiatement en terrain connu et on retrouve aisément sa patte via les références auxquelles il fait appel. Pour les plus évidentes, les anges, les animaux, et ce musée de l'évolution copié-collé de Ghost In The Shell (ou est-ce le contraire ?).
J'ai été frappé par le dessin de Kon. Radicalement différent de celui d'Opus, qui me semble-t-il date pourtant de la même époque.
Les personnages n'ont plus du tout le même phénotype (ciao Otomo), la mise en case est bien plus rangée... ça fait assez propre (sans sens péjoratif ou mélioratif) et le rendu est plus "Européen" ou "réaliste". Au dépend malheureusement du mouvement et de la dynamique.
Oshii oblige, presque dirai-je, c'est truffé de référence et l'histoire se promet d'être tarabiscotée.
La suite... |
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inico Mangaversien·ne

Inscrit le : 26 Mars 2013 Localisation : Ici
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Posté le : 24/11/13 20:24 Sujet du message: |
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... mais pas la fin, JAMAIS la fin
A chaud, donc.
Finalement, le manque de dynamisme que j'avais cru percevoir dans les premières pages s'est effacé et au contraire le style assez cinématographique (il semble facile de dire ça, vu les auteurs) rend la lecture extrêmement fluide et si on restait à la surface on aurait déjà un fantastique récit plein d'aventures et de suspense, haletant.
Mais en remontant à peine un cran plus loin, il y a - forcément - beaucoup plus.
Le premier point appuyé est le contexte géopolitique décrivant cette terrible dystopie qui nous est montrée. Je l'ai peut-être trouvé un peu trop prégnante, et encombrant parfois le récit qui aurait pu se libérer de ces descriptions de triades pour s'attarder sur d'autres thèmes passionnants.
L'Homme serait-il arrivé à un nouveau stade de son évolution ? Il n'est pas ici question de cyborg, mais d'une maladie provoquant la mutation de l'Homme. Mutation que l'Homme incomplet s'avérerait incapable de mener à bien et qui finirait pas le faire périr. A quel moment ou par quel biais, l'Homme arrivera-t-il à nouveau à s'adapter comme il l'a toujours fait.
Cette transition vers une nouvelle étape est appuyée par les incessantes références bibliques - depuis les noms des personnages qui font un joli dico, jusqu'au personnage de Sera.
Les thèmes du rêve et de la réalité si cher aux deux auteurs est lui aussi évoqué à travers la théorie des résonances Schuman - j'ai découvert - disant que nous serions tous reliés par ondes émises par la terre, Gaïa, elle-même. Thème d'ailleurs aussi du fait hautement humaniste.
Un récit extrêmement riche donc, et auquel en y repensant ou en le relisant il y a beaucoup de réflexions à tirer.
Et comme je l'écrivais au début, cerise sur le gâteau, le tout enrobé dans le papier d'un blockbuster prenant.
Gemini_ a écrit: | Merci IMHO. |
Merci IMHO, merci Satoshi Kon et Mamoru Oshii.
Et je peux maintenant retourner pleurer dans le vide pour cette fin qui ne sera jamais. |
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Taliesin Modératrice

Inscrit le : 01 Fév 2004
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Posté le : 09/03/15 23:06 Sujet du message: |
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Quelle belle surprise! Alors que j'étais censé acheter les deux volumes, j'ai fini par emprunter le tout à la bibliothèque, l'achat ayant été multiple fois reporté suite à mes histoires de budget en 2014.
Et que dire... Je partage l'enthousiasme de tout le monde à la lecture de Opus. L'histoire est excellente, ambitieuse dans sa mise en abyme, et surprenante sur sa fin (en crayonné). Le tout me fait beaucoup penser à Otomo, que ce soit Domû ou Akira, avec des dessins ayant beaucoup de substance (chaque bout de pierre qui vole ) et cette histoire de secte. La mise en abyme est intéressante sur ce que peut ressentir un auteur face aux douleurs qu'il inflige à ses personnages (ceux-ci le traitant parfois de sadique ), ou encore sur ses fantasmes (Satoko). Il y a vraiment quelque chose de ce seinen, graphiquement, qui n'est pas encore touché par un fan service rongeant des années 2000, et où l'histoire tient une place particulièrement importante, plus même que le caractère des personnages. Quelque part, je suis un peu triste que Kon n'ait pu terminer ce projet, mais d'un autre côté, j'aime beaucoup cette fin en crayonné au final.
Cette lecture m'a vraiment donné envie de revoir Perfect Blue et Paprika (vu une fois au cinéma, le 1er de l'an après une nuit blanche... oui, je n'ai pas compris grand chose ). Opus est vraiment à découvrir, absolument... _________________ Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais  |
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