Kaiju n°8 - Naoya Matsumoto

[Cyril]

Voici la nouvelle grosse sortie de fin d'année, pour laquelle Kaze a fait les choses en grand avec une publicité géante sur les murs de la BNF et un tirage de 250 000 exemplaires. Il s'agit d'un manga qui a d'abord été publié en ligne sur la plate-forme numérique du Jump avant de sortir en format papier. Quel bilan tirer de ce premier tome ?

Hé bien, le résultat est mi-figue mi-raisin. En partant sur le thème des kaijus, ces monstres géants qui envahissent le Japon et dont le plus connu est Godzilla, on pouvait s'attendre à quelque chose d'assez violent, voire gore. Et de fait, l'idée de départ et certains passages, par exemple lorsqu'une petite fille et sa mère se retrouvent devant un kaiju la gueule ouverte et prêt à les dévorer, lorsque le héros obtient son pouvoir ou l'idée d'une force militaire spécialement destinée à les affronter, font fortement penser au manga d'Isayama.

Mais ça s'arrête là : contrairement à nombre des habitants vivant entre les murs de l'île du paradis, les habitants sont rapidement sauvés par le héros. Kafka Hibino est un homme d'une trentaine d'années qui ne fait pas partie des forces de défense (contrairement à son amie d'enfance, il a échoué plusieurs fois lors de l'examen de sélection) mais travaille à nettoyer les restes de kaijus éliminés par celles-ci. Lors d'une rencontre avec un kaiju resté en vie, il est gravement blessé mais s'en sort grâce à un "mini-kaiju" qui entre dans sa bouche et il en devient lui-même un - tout en gardant son self-contrôle. Il va alors à nouveau chercher à intégrer les forces de défense, avec l'aide de Reno Ichikawa, son jeune collègue.

Malgré le thème, plus qu'à un shôinen lorgnant vers le seinen, on a affaire à du très classique, avec de nombreux gags - efficaces au demeurant : j'ai ri à plusieurs reprises devant certaines tronches du héros ou ses disputes avec Kikoru Shinomiya. Le dessin est d'ailleurs assez classique, pas du tout dérangeant et les têtes d'ahuri que fait le héros lorsqu'il est plus ou moins métamorphosé en kaiju m'ont fait penser à celle des Jacky dans Ratman (il faudra que je relise ce manga un de ces jours, tiens).



On a droit à un examen d'entrée comme au début de Hunter x Hunter ou de My hero academia. Les personnages vont devoir apprendre à maîtriser progressivement leurs pouvoirs, avec déjà un système de comptage (la combinaison fonctionne avec un système de pourcentage, comme les Evas) ; un des personnages a déjà son classique trauma.


Bref, pour l'originalité, il faudra chercher ailleurs. Mais ça reste efficace et je lirai encore un ou deux tomes avant de décider si je continue ou non. Au pire, je suivrai l'adaptation animée qui ne manquera pas d'arriver.

[sushikouli]

Même ressenti : propre et efficace, mais très classique.
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.

[Gemini_]

L'originalité tient au fait que, pour un titre issu du Shônen Jump, le héros est un trentenaire, soit plus âgé qu'à l'accoutumée ; il existe des exceptions, évidemment, mais pas forcément dans ce segment aventure/action, donnant habituellement la part belle aux héros adolescents. Est-ce un signe du vieillissement du lectorat cible du magazine ? En tout cas, l'âge de Jean-Michel Prénom-subtil a bien un impact sur le personnage : nous sentons qu'il a de la bouteille, mais aussi perdu pas mal d'illusions qu'il pouvait avoir dans son enfance et que cela le mine. Le héros de shônen dans toute sa splendeur, c'est sa Mikasa d'amie d'enfance.

Le message de ce premier tome, c'est qu'il n'est finalement pas trop tard pour devenir le héros de sa propre histoire, que l'âge n'interdit pas de rêver et d'atteindre de nouveaux objectifs. Bon, là, il bénéficie d'un petit coup de pouce du destin. Mais Izuku aussi dans My Hero Academia. Et Izuku avait déjà les attributs moraux du héros avant d'acquérir des pouvoirs. Tout comme Kafka dans Kaiju N°8 ; ses collègues soulignent son engagement, son professionnalisme, et il n'hésite pas à voler au secours de son comparse Ishikawa, avec lequel il forme un excellent duo.

Sinon, à l'instar du début de World Trigger (dont je ne connais que l'anime), j'ai l'impression de voir presque un décalage entre le tragique de la situation - l'invasion de monstres géants faisant des victimes et des dégâts matériels - la légère bouffonnerie des personnages, et surtout la caricature d'examen de shônen à laquelle ils doivent tous se prêter. Mécanismes d'autodéfense pour ne pas devenir dingues, ou besoin d'apporter des touches d'humour (au demeurant efficaces) ? Toujours est-il qu'à ce stade, la dangerosité des Kaijus nous est plus présentée par les paroles des protagonistes que par le dessin. Mais cela finira forcément par arriver.

J'avoue : à la base, je n'avais pas l'intention de lire ce manga. C'est une image montrant le début de l'examen - avec une bonne mise en scène de début d'examen de shônen manga - qui m'a poussé à le tester. Et de ce point de vue, je n'ai pas été déçu. C'est typiquement ce que je recherche dans un manga action/aventure issu du Shônen Jump. Si je n'ai pas été déçu, c'est que ce titre recourt donc, sur ce premier tome, à des archétypes effectivement très classiques. Mais il le fait bien, les Kaijus et les soldats remplaçant les ninjas, shinigami, et autres exorcistes. L'originalité du titre tenant avant tout dans la personnalité débonnaire mais rassurante, presque paternelle (j'en connais une qui a dû craquer +++ sur son côté protecteur à la fin du dernier chapitre) du personnage principal.

Je garde quelques interrogations quant à la suite. Kafka deviendra-t-il l'arme secrète des forces anti-Kaiju, ou gardera-t-il son identité secrète (à l'exception de ses compagnons d'arme les plus proches) ? Allons-nous passer par une phase de formation/entraînement ou aller directement sur le terrain ? Et à quand le tournoi ?
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à  "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !

[Cyril]

Des héros d'un certain âge ne sont pas inexistants dans les shônens : il y a eu Cobra ou Ryo Saeba, Toriko de façon plus récente. On suit aussi des personnages qui commencent enfants et deviennent adultes (Son Goku est le plus connu) ; les héros peuvent aussi avoir des compagnons plus âgés (One piece). Mais c'est vrai que la majorité est enfant/ado et que Kaiju est assez original sur ce point, sans que cela m'ait particulièrement marqué toutefois. S'il est un peu désabusé, il est aussi gaffeur et naïf, comme le sont la plupart des héros du Jump.

[Tuc]

Je viens de lire les deux premiers tomes d'un coup et j'ai vraiment bien aimé

Le héros a effectivement le côté bouffon classique (à la façon d'un Luffy), mais même transformé en Kaiju ce qui est très drôle. C'est vraiment du classique bien fait, rien n'est vraiment foncièrement original, mais avec des différences subtils qui font toute la différence (ça pourrait être un what's if de l'attaque des titans ou eren aurait échoué à l'examen d'entrée ^^). Des ressemblances avec pleins d'autres mangas du moment on en trouve des caisses (vous en avez cité beaucoup, je rajouterais même fire force pour le côté complot) mais l'humour de son héros, et son passé "raté" qu'il utilise à son avantage l'individualise bien

la tripotée de persos secondaires qui ne demandent qu'à être développés reste aussi un classique du shonen, en plus ils sont présentés comme étant exceptionnel par rapport aux promotions habituelles, ce qui est aussi très classique (façon génération diamant de Food Wars, histoire de rajouter une ressemblance), le tout sera donc de voir les interactions mais qui sont déjà intéressantes à ce stade

Et au niveau du dessin c'est bon aussi, les Kaiju sont intéressants, que ça soit les géants ou les autres, ils fonctionnent bien même si pour l'instant le côté menaçant est pas trop mis en avant (encore que, dans le tome 2, il y en a un qui l'est plutôt bien). Je rajoute une petite similitude à One Punch Man lors d'un combat qui ressemble plus à un hommage

Je comprends donc bien du coup la réussite du lancement, et malgré toutes les ressemblances cités, je trouve qu'il a rapidement sa personnalité propre et je ne doute pas que la suite permet de poses ses propres marques
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[Tuc]

Avec ce tome 4 on finit une partie principale de Kaiju, a savoir que pour sauver tout le monde, notre héros révèle sa transformation en Kaiju n°8. C'était nécessaire pour faire avancer l'histoire, et au moins ça n'a pas trop duré. La révélation s'est faite avec panache, et j'ai adoré la réaction des personnes qui l'entourent.
Au niveau histoire on nous présente l'ancien meilleur soldat qui est juste monstrueux, et je suis curieux de voir comment va être justifié la poursuite du manga maintenant que son "exécution" a commencé
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[Gemini_]

La série évolue étonnamment vite, presque autant que mon rythme de lecture à chaque nouveau tome. Ils ne me font pas beaucoup de profit. Basique, simple, efficace, mais avec un bon bestiaire, donc du bon divertissement jusqu'à présent. Je suppose que Kafka va devenir une sorte d'arme d'élite au sein de sa division, et que ses camarades de promo vont gagner des niveaux en son absence.
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[Tuc]

Je trouve que ça devient de plus en plus une habitude, là où on pouvait avoir des shonen qui duraient jusqu'à trop tirer sur la corde (Naruto en a été l'exemple le plus pointé du doigt, même si ça n'est pas forcément le pire pourtant) on est maintenant sur des shonen avec des rythmes rapides (genre Demon Slayer)

c'est pas pour me déplaire, après je reste assez tolérant sur la longueur tant que c'est bien fait
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[Tuc]

Ce tome 5 est excellent. Au-delà de la résolution de l'exécution (qui reste très shonenesque) qui nous présente aussi le monde intérieur de Kafka qui sera surement aussi un nouveau passage obligé par la suite pour mieux maîtriser ses pouvoirs, on nous présente surtout l'actuel meilleur soldat du Japon. Et j'ai adoré le contraste entre ses talents guerriers et son côté geek voire japonais cloitré (avec la console de jeu et les sacs poubelles dans sa chambre). J'ai trouvé que ce personnage avait vraiment une sacrée présence et une belle prestance

Le tome finit sur un nouveau combat contre le Kaiju n°9 qui annonce du lourd pour les prochains tomes, là aussi on a pas perdu de temps, on a juste eu un méga kaiju rapide pour montrer la puissance de la meilleure unité du pays et du meilleur soldat avant de se lancer dessus. Et petit détail, le Kaiju n°9 a mué, ce qui veut dire que Kafka peut certainement aussi, ça pourra peut être donner un moment drôle
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[Tuc]

Tome 6 et 7 : ces deux tomes couvrent le combat contre le Kaiju n°9 ainsi que son véritable objectif, le tome 7 parle surtout de la résolution (funeste) et de la suite à donner, les forces anti-kaiju mettant au point un plan pour contre-attaquer et ne pas être juste sur la défensive

L'histoire avance bien, les différents personnages sont bien utilisées, ont chacun un caractère bien différencié permettant de bien s'en rappeler, un excellent shonen

Le tome 7 est sorti en version collector, un marque page métallique (que j'abhorre, cela abime les livres, je ne sais pas d'où sort cette mode) des sticker et une illustration couleur, le tout dans un coffret avec une illustration inédite, assez sympa
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[Tuc]

Tome 8 et 9

Le tome 8 est l'occasion de mettre en place l'entraînement et le point intéressant est que tout le monde s'y met, chacun de son côté fait des efforts
Ce tome est sorti en 2 versions, une couverture dorée en édition limitée et une argentée standard

Le tome 9 est la fin de l'entraînement et le début d'un nouveau combat contre des kaiju, et cette fois il y a une énorme inflation : c'est comme s'il y avait une invasion de kaiju numérotés un peu partout sur le territoire japonais, mais les humains ne sont pas en reste et s'étaient bien préparés
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[Tuc]

Le tome 10 est donc le début de la contre-attaque des humains, se débarrassant assez rapidement et facilement des mega kaiju

Par contre les Kaiju numéroté cela va être une autre histoire, surtout qu'ils ont tous été parfaitement calibré pour être l'ennemi naturel d'un humain en particulier

L'occasion surement de faire dépasser leurs limites à chacun

C'est toujours aussi sympa à lire
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[Gemini_]

Sympa à lire, oui, mais expéditif à chaque fois. Le titre est aussi efficace sur l'instant qu'étrangement peu mémorable. Mais je continue la série avec plaisir.
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- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !

[Tuc]

un tome 11 qui se lit également assez rapidement mais qui n'en est pas moins satisfaisant

Un petit mot déjà sur l'édition, le collector bénéficie donc d'un coffret dans lequel il y a un roman (que je ne lirais probablement pas, pas le temps en ce moment), une belle plaque en métal, et pour le tome lui-même une couverture recto-verso dont l'alternative rend très bien, la tranche faisant partie de la couverture (ça en fait un mini-poster)

Pour le tome lui-même, on commence le combat contre les kaijus numérotés, un commandant et une colonel passant un mauvais quart d'heure pour être sauvé par Kafka, il passe ensuite le relais à Kikoru, qui règle aussi son combat en résolvant son conflit intérieur avec son père, puis elle passe le relai à Narumi, qui règle aussi son conflit intérieur avec son maître (c'est la même personne) puis on passe à Soshiro

C'est assez bien ryhtmé, et les combats sont difficiles mais pas impossibles non plus avec de belles attaques
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[Tuc]

Tome 12 sur le même schéma que le précédent, Soshiro passant un moment difficile mais gagnant quand même, là encore, combat intérieur, son passé etc...

On a ensuite Mina, l'amie de Kafka, et là j'ai été plus surpris, déjà qu'elle ait un combat intérieur alors qu'elle est montrée comme un roc, mais de voir que ce qui lui manque c'est Kafka. Elle est extrêmement forte, lui était faible avant de devenir un Kaiju, mais sa présence à ses côtés lui manque en fait. Je ne sais pas la nature des sentiments, ça peut être juste de l'amitié, mais c'était mignon

En enfin le Kaiju n°9 ne se démonte pas et après ces kaiju numéroté attaque Mina et invoque une armée de Méga Kaiju pour ralentir ses alliés. La tension de fin de chapitre est bien menée ^^ La perte de la figure paternelle était difficile, Mina ce serait autre chose, mais aussi l'occasion de renverser le résultat du dernier combat
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