Shôtaro Ishinomori - Cyborg 009, Sabu et Ichi...

[Gemini_]

[Tepes]

Et pourtant en 2012, voilà ce que disait Stéphane Ferrand à propos des rumeurs d'arrêt de la série : "Concernant Cyborg 009, la question ne se pose pas puisque jâ??ai toujours tenu à répéter depuis 5 ans que je ne stopperai pas une série que je lance, et je mâ??y tiens rigoureusement."
Voir http://www.manga-sanctuary.com/news/12354/questions-aux-editeurs-mai-2012-avec-glenat-manga.html

[egil]

Excuse pratique peut-être, mais il est difficile de publier un titre contre la volonté de ses ayant-droits...

[EdenA]

Donc la sortie du tome 18 est annulée ?

[Tepes]

Oui, voici le lien où j'ai vu ça : https://twitter.com/Glenat_Manga/status/597688524746465280

[Cyril]

Une biographie de Shôtaro Ishinomori par Claude Leblanc, déjà connu pour son étude précédente sur le magazine Garo (dont les ventes ont été bonnes, nous indique-t-il dans son ouvrage). On y suit donc la vie du "roi du manga" de sa naissance au nord-est du Japon en 1938 à son décès à 60 ans en 1998 d'un cancer (il était un très grand fumeur, avec 60 cigarettes par jour en moyenne).

Je commence par les critiques : sans que ce ne soit catastrophique, il y a quelques fautes de français ici ou là. Des erreurs aussi : je relève notamment en p. 14 qu'il est dit qu'aucun manga d'Ishinomori n'a été publié en France depuis plus de 10 ans alors qu'en p. 305, la liste de ses mangas traduits comporte comporte 4 mangas traduits depuis 2015. Ca n'est pas énorme, c'est sûr, c'est beaucoup moins que Tezuka. Mais ça n'est pas "aucun" non plus". Il est aussi indiqué que 18 tomes de Cyborg 009 sont sortis en France alors qu'il y en a eu 17.

Bon, les chipotages sont finis. Passons au fond. Claude Leblanc développe la longue carrière d'Ishinomori, commencée dès qu'il était au collège, en étant inspiré par le cinéma (dont son père était amateur, ce qui ne sera pas le cas pour le manga ; Ishinomori pourra heureusement compter sur sa petite soeur) et par Tezuka, dont il sera l'assistant et avec lequel il entretiendra une relation assez complexe.
Après cela, on suit, assez classiquement, sa montée à Tokyo, les difficultés rencontrées, les amitiés, les remises en cause et les progrès, au fil de ses très nombreuses histoires courtes et séries. C'est toujours intéressant, révélateur de l'organisation du milieu du manga (c'est intéressant de voir que, dès les années 50, il y a des mouvements moralisateurs contre le manga, un peu comme aux Etats-Unis ou en France) et de l'évolution du Japon, qui s'enrichit mais est traversé par de fortes tensions, avec des manifestations hostiles aux Etats-Unis (bases militaires, Vietnâm...). Ce qui transparaît bien sûr dans ses mangas, et notamment dans Cyborg 009, sa plus longue série qu'il n'aura pas le temps de terminer.
Claude Leblanc revient régulièrement sur ses difficultés avec Tezuka, qui lui a certes mis le pied à l'étrier mais se serait montré jaloux d'Ishinomori et l'aurait notamment dézingué dans une lettre adressé à un fan d'Ishinomori (qui ne s'était pas montré très courtois dans son courrier). C'est intéressant de découvrir une autre facette du dieu du manga mais j'ai eu l'impression que Claude Leblanc cherchait un peu trop à le critiquer pour mettre en valeur son "héros". Idem quand il dit qu'Ishinomori savait évoluer tout seul alors que Tezuka le faisait en réaction à quelque chose d'extérieur (par exemple le magazine Garo). C'est possible mais, de ce que j'ai lu des 2 auteurs (et forcément, beaucoup plus de Tezuka, compte tenu des mangas publiés en France), j'ai quand même l'impression qu'il y a beaucoup plus de créativité chez le dieu que chez le roi du manga. Dans ce que j'ai lu, il n'y a guère que Sabu et Ichi qui m'a donné l'impression d'être au niveau de ce que Tezuka faisait de meilleur (peut-être aussi certains chapitres de Cyborg 009 et de Eros x SF) : Le voyage de Ryu essaie mais n'y arrive pas. Il y a peut-être eu aussi trop de mangas commerciaux de type Tookusatsu dans les années 70, ce qui a certes énormément marqué la culture japonaise (et mondiale par la suite, avec les super sentaïs) mais qui, au niveau qualitatif, n'étaient pas forcément ce qu'il pouvait faire de mieux, d'autant plus qu'il déléguait beaucoup le dessin des pages.

Ses oeuvres des années 80-90 m'intéresseraient davantage en revanche et j'aimerais bien les voir traduites en France. Claude Leblanc m'a notamment donné envie de lire Hôtel ou son histoire du Japon. J'hésite un peu plus pour Jun, qui devait sortir début février mais qui ne semble pas être réellement disponible.

[Gemini_]

La raison pour laquelle je ne peux pas lire ce livre (pas plus que celui sur Garo du même auteur) : cela me donnera envie de lire trop de titres inédits, alors que je ne parle pas japonais et dépend du bon-vouloir des maisons d'édition.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à  "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !