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Taliesin Modératrice
Inscrit le : 01 Fév 2004
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Posté le : 14/08/15 10:09 Sujet du message: |
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J'ai très envie de me mettre au Requiem du roi des roses !!! Après, comme toujours, le budget de l'été est (largement) consommé >_< . J'ai aussi envie de tenter Twittering Birds Never Fly un jour, et je me demandais si c'était aussi bien que cela . Quant à Gangsta, c'est toujours bien? J'hésite pour lui >_< _________________ Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais |
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Natth Mangaversien·ne
Inscrit le : 04 Mai 2008
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Posté le : 14/08/15 12:42 Sujet du message: |
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Si tu veux tester sans payer, je te fais un pack la prochaine fois que je passe par Paris
Pour Twittering Birds Never Fly, c'est un des meilleurs BL et manga tout court que je lis en ce moment. L'auteur se centre sur la personnalité des deux héros, sans oublier une certaine dose d'action au vu de leurs activités. Comme leurs tempéraments sont difficiles à gérer et qu'elle cherche à les rendre crédibles, leur relation évolue très lentement. Je ne pense pas qu'on puisse même parler d'amour pour l'instant, c'est plus complexe que cela. Mais l'univers est dur, il peut y avoir un côté trash lié au caractère du personnage principal.
Gangsta, c'est toujours bien. Je trouve que l'intrigue principale prend de la place, ce qui n'est pas plus mal. D'autres personnages sont apparus, mais les héros occupent toujours la première place. En fait, le seul point un peu négatif pour moi, ce sont justement ces nouveaux venus qui ne m'ont pas beaucoup intéressée. Mais c'est plutôt subjectif, d'autres les apprécieront je pense.
Si tu suis ces deux séries, tu ne risques pas d'être ruinée. Gangsta 7 est sorti il y a un mois au Japon et le 6 était paru en juillet 2014. Pour Twittering, je crois que c'est encore plus lent. |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 16/08/15 17:19 Sujet du message: |
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Ce sujet fera parfaitement l'affaire
Il était une fois... Non, je crois que cette entrée en matière ne vaut rien. Disons plutôt que, il y a plusieurs années, je suis tombé par hasard sur un manga intitulé Ame Nochi Hare. Le synopsis - des garçons qui, après être entrés au lycée, se transforment en filles lorsqu'il pleut, et doivent apprendre à vivre avec cette nouvelle condition - m'a intrigué, mais il n'en existait aucune traduction. Bien plus tard, alors que je passe en librairie, j'entends le boutiquier faire l'article d'un nouveau manga, dont le propos ressemble énormément à celui d'Ame Nochi Hare ; et pour cause : il venait de sortir, et je n'en avais aucune idée. Son nom : Rendez-vous sous la Pluie. Sa magnifique couverture aurait dû attirer mon attention, mais le logo Taifu sur celle-ci, alors que l'éditeur ne devenait connu que pour ses yaoi et n'avait pas encore introduit son label Ototo, aura probablement pesé dans mon esprit au point que mon regard ne s'y arrêta pas. Avec le recul, je me dis que cette publication à contre-temps est probablement ce qui a conduit ce manga sur la voie de l'échec, et pire, que j'aurais pu passer à côté sans un favorable concours de circonstances, alors que j'espérais secrètement (mais sans y croire) qu'il serait un jour publié en France.
L'histoire, donc, se déroule à l'académie Amagai, qui réunit un lycée pour garçons et un pour filles. Du côté des garçons, le premier jour, un terrible orage retentit, et cinq élèves abrités à l'intérieur des bâtiments se retrouvent transformés en filles. Désormais, ils vont se transformer au gré des pluies et des éclaircis, et apprendre à vivre avec cette étrange malédiction.
Je précise de suite que leur condition n'est pas prétexte à nous montrer des scènes de douche ou de petites culottes. Ce manga repose sur d'autres spécificités, il s'agit avant tout d'un titre sentimental. D'un côté, sous leurs formes féminines, ils seront amenés à fréquenter l'autre moitié de l'académie Amagai, et ainsi lier des relations avec les élèves. De l'autre, ils vont devoir apprendre ce qu'est d'être une fille, tout en composant avec leurs sentiments ; pour eux, cette malédiction va fonctionner en grande partie comme révélateur de leurs pensées profondes, et les pousser à aller de l'avant. Une approche qui en fait une série très tendre, d'autant plus que la condition particulière des personnages vient chambouler encore plus un équilibre déjà fragile.
J'ai mentionné tantôt les couvertures, et c'est vrai qu'elles sont superbes, à base de couleurs délavées, qui donnent l'impression de s'effacer, comme s'il s'agissait d'un doux souvenir qui s'estompe au fil du temps. A l'intérieur, les dessins, et surtout les décors, sont au diapason. Les personnages évoluent dans un univers clos et irréel, une sorte de rêve condamné à disparaître. Les visages ne sont pas forcément très variés, mais chaque protagoniste se reconnait malgré tout au premier coup dâ??Å?il. Surtout, je n'ai ressenti aucun problème pour savoir s'ils apparaissent sous leur forme féminine ou masculine.
Outre son dessin agréable, Rendez-vous sous la Pluie tient sa force du traitement des sentiments et des relations amoureuses. Les protagonistes sont tous attachants, chacun à sa manière, et il devient dès lors plaisant, voire touchant, de suivre ce qu'il va bien pouvoir leur arriver.
Huit tomes plus tard, je peux affirmer que Rendez-vous sous la Pluie fût un coup de cÅ?ur, et un de ces manga injustement méconnus, qui n'ont jamais su trouver leur public. Si d'aventure vous avez l'occasion de le découvrir, n'hésitez pas un seul instant. _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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michael Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Sept 2002 Localisation : alsaco-moselane
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Posté le : 08/10/18 12:08 Sujet du message: |
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Eclat(s) d'âme 1 de Yuhki Kamatani
Première page, un lycéen est surpris par des camarades à voir du porno gay sur son téléphone, "Deux jours avant les vacances d'été, je crois que je suis mort".
Double page suivante, pleine page, il se tient au bord du vide.
Double page suivante, il hésite à sauter, "Tout est foutu", et il voit alors une jeune femme faire le grand saut.
Pages suivantes, il part la chercher, essaie de trouver du secours et tombe sur une étrange résidence dont la jeune femme semble être "l'hôte" d'un petit nombre de personnes.
Ce début très fort et énigmatique ne m'a pas lâché. J'ai adoré. J'ai adoré ce mélange entre moment parfois onirique ou frôlant avec le fantastique, le personnage de l'hôte et son mystère, la détresse, la dureté de ce que traverse ce jeune homme qui s'éveille à son homosexualité perdu entre ses sentiments et la violence des propos de son entourage. Le dessin est doux et précis, il fait penser à celui du Monde de Ran, à part que l'ambiance n'est ici pas poisseuse, mais c'est la mise en scène qui est juste, touchante. L'atmosphère est douce et décalé, grâce à la galerie de personnages secondaires qu'il croise dans la résidence et aux petits chantiers de rénovation qu'ils réalisent dans les maisons abandonnées qui se trouvent dans leur ville. Quelques scènes sont des bijoux, un brin métaphoriques, d'émotions et de poésie.
Je n'ai pas eu une lecture de cette intensité depuis un moment, je vais savourer la suite, en espérant éviter la déception.
Merci Akata pour avoir aussi bien traduit le titre, même le logo est une réussite.
_________________ "Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là , c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan |
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melvin Mangaversien·ne
Inscrit le : 25 Jan 2004 Localisation : Paris
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Posté le : 08/10/18 13:14 Sujet du message: |
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J'ai toujours trouvé le résumé du début de ce manga hallucinant et incompréhensible : le héros veut se suicider, il va sauter dans le vide et voit alors une jeune femme faire le grand saut, puis il découvre qu'elle est encore en vie, et qu'elle est lâ??hôte d'une sorte de résidence associative LGBT.
Mais quoi !?
Juste au moment où il veut se tuer, une autre personne au même endroit se jette dans le vide ? Et en plus elle n'est pas morte ? Et juste en dessous il y a une résidence LGBT ce qui correspond au problème du héros comme par hasard... La jeune femme saute dans le vide tous les jours pour accéder à sa résidence si je comprends bien ?
La série est peut-être sympa mais alors ce résumé est presque nanardesque car tellement WTF (normal c'est Akata !) . _________________ "Music is an indirect force for change, because it provides an anchor against human tragedy. In this sense, it works towards a reconcilied world." Tim Armstrong |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 08/10/18 13:23 Sujet du message: |
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Mx Cordelia a justement sorti une vidéo récemment sur la série : https://www.youtube.com/watch?v=iqO_1Lrvcmo _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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michael Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Sept 2002 Localisation : alsaco-moselane
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Posté le : 08/10/18 14:48 Sujet du message: |
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Le personnage principal hésite à sauter dans la vide, oui, il ne sait pas mais on sent bien qu'il pense que tout est fini pour lui. Il n'est pas décidé à se suicider non plus, il est par contre bien désespéré.
La jeune femme ne saute pas pour mettre fin à ses jours, elle bondit, comme pour prendre un envol, et c'est une première cassure dans ce qui partait sur une situation réaliste. Elle flotte oui, c'est un des éléments de la dimension fantastique que j'ai évoquée et que j'ai particulièrement appréciée.
Pour finir il n'arrive pas par hasard dans une communauté LGBT. En cherchant de l'aide, il arrive dans une maison qui est en fait "un salon de discussion". La gérante, qui est la jeune femme de la première scène, avant un nouveau numéro de voltige, lui dit : "Les gens qui veulent mourir se réunissent chez moi [...] Le salon est fermé pour aujourd'hui, mais tu n'as qu'à revenir demain. Tu y trouveras des oreilles attentives. Il y a aussi des gays, tu sais". Ce qui ne manque pas de choquer le personnage principal d'ailleurs.
Le manga ne doit pas se résumer à ce que tu en as dit, ce sont les dix premières pages seulement. _________________ "Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là , c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan |
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kent Mangaversien·ne
Inscrit le : 24 Jan 2003 Localisation : in ze kenthouse
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Posté le : 12/10/18 09:38 Sujet du message: |
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Mes derniers coups de coeur en manga ne sont pas très originaux:
L'attaque des titans que j'achète en numérique
Capitaine albator que j'ai adoré littéralement malgré la fin
Kamui-Den me tente bien après lecture de vos poste 😁 faut juste les trouver _________________ Si je meurs, embrasses moi!
Si tu meurs je te rejoindrai
Ma collection : |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 19/10/18 13:30 Sujet du message: |
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Coup de cÅ?ur pour les librairies anglaises The Travelling Man: http://www.travellingman.com/
De passage à Manchester, il y a de cela quelques mois, jâ??avais été déçu par la librairie Forbidden Planet, disposant certes dâ??une belle offre en matière de comics, mais très impersonnelle et envahie pour moitié de produits dérivés, les livres se trouvant relégués au sous-sol. En sortant, alors que je me dirige vers la gare, je tombe par hasard sur une boutique Travelling Man, enseigne que je ne connaissais pas. La librairie a immédiatement attiré mon attention, à travers quelques signes indiquant quâ??elle cherchait à revendiquer son identité (comprenez quâ??il y avait un drapeau arc-en-ciel en vitrine). Lâ??intérieur était à lâ??avenant, et jâ??en suis reparti avec le premier tome de Giant Days, mis en avant par les libraires â?? alors que la série ne faisait pas spécialement lâ??actualité â?? et je nâ??ai pas été déçu un seul instant par ce choix.
Cette semaine, je devais me rendre à York pour le travail, autre ville disposant dâ??une boutique Travelling Man. Et même expérience très positive. Jâ??ai trouvé quâ??il sâ??agissait dâ??une librairie disposant dâ??une forte personnalité, avec des libraires mettant en avant leurs goûts et leurs coups de cÅ?ur, et pas uniquement les dernières nouveautés. Le magasin disposait en outre dâ??un large rayon de comics indépendant, dont une sélection de titres mis en avant, et même dâ??un rayon « queer & féminisme ».
Cela fait du bien de trouver une boutique, même si elle appartient à une chaine, mettant en avant ses libraires et leurs préférences, et ne se contentant pas des nouveautés et des meilleures ventes. Cela lui donne une véritable personnalité, câ??était très agréable de déambuler dedans même si je nâ??avais malheureusement énormément de temps à lui consacrer.
En tout cas, si dâ??aventure vous croisez une enseigne Travelling Man, je vous recommande dâ??y jeter un Å?il ! _________________ - Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon ! |
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clash Mangaversien·ne
Inscrit le : 28 Sept 2005 Localisation : Genève
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Posté le : 28/11/18 18:33 Sujet du message: |
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Appelez-moi hôtesse, manga en 4 tomes de Hanayo Hanatsu paru en 2005 au Japon et en 2014 en français (chez Black Box), mon coup de cÅ?ur du mois! Je suis tombé par hasard sur ce Josei (sur le papier un Seinen, puisqu'il a été publié dans le Big Comics Spirit) dans une bibliothèque, qui a attiré l'attention du fan d'aviation que je suis. Et ce fut une excellente surprise! Mais pas vraiment pour sa plongée dans le petit monde de l'aviation ou du personnel naviguant, car le manga ne détaille finalement qu'assez peu son fonctionnement. Il s'agit avant tout d'un décor dans lequel évoluent les personnages, à commencer par Sae, hôtesse fraichement arrivée chez ANL (=ANA) et qui cherche à décrocher un contrat de travail à durée indéterminée.
Rarement un mangaka aura réussi à me faire si rapidement ressentir de la sympathie et de l'attachement pour son personnage principal, Sae, à la fois touchante et hilarante dans ses improbables tirades, prononcées d'ailleurs un peu trop souvent avec quelques verres de trop dans le nez! Bourré d'humour, le manga aborde avec pas mal de talent et de sensibilité la difficulté de trouver un compromis carrière/vie familiale satisfaisant pour les femmes japonaises. J'ai beau ne pas être un bon client shōjo/josei (pourtant, j'en ai essayé quelques uns), là , j'ai adoré. C'est léger sans l'être et ça se dévore sans faim! _________________ Les gens mettent beaucoup de temps à changer, mais le temps, lui, passe inexorablement...
Dernière édition : clash le 30/12/19 01:23; Edité 3 fois |
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michael Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Sept 2002 Localisation : alsaco-moselane
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Posté le : 09/12/18 14:57 Sujet du message: |
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J'ai lu Eclat(s) d'âme 2 & 3.
C'est intéressant à suivre mais on est loin de la force émotionnelle et poétique du premier volume. Le personnage principal côtoie de plus en plus le garçon dont il est amoureux et ce dernier accumule pas mal les maladresses voire les propos carrément homophobes... A se demander pourquoi il n'arrête pas de squatter avec l'assos de réhabilitation de vieilles maisons qui est réputée pour être un "repaire" de personnes LGBT... mais à priori il se cherche un peu.
Il y a aussi un aspect démonstratif / exposition de différents "cas de figures" : le tome 2 était plus consacré à un travesti, le troisième à un homme transgenre... On s'éloigne du coup un peu du vécu et ressenti du principal protagoniste à mon sens, même si c'est par ses yeux qu'on assiste à tout ça.
Je pensais que l'aspect poétique / fantastique serait plus développé, donc je reste un peu sur ma faim, il est vrai.
Après la série reste de bonne qualité et le 4e tome sera aussi le dernier, donc je ne me ferai pas prier pour le prendre. _________________ "Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là , c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan |
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michael Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Sept 2002 Localisation : alsaco-moselane
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Posté le : 07/01/19 12:43 Sujet du message: |
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Juste un petit mot pour dire que Eclat(s) d'âme 4 est une petite merveille.
La dimension poétique/fantastique est toujours plus effacée que je ne l'aurai imaginé lors du premier tome mais il faut dire que c'est une réussite. Chaque personnage est traité, avec subtilité, il y a beaucoup d'évolution parmi certains, et énormément d'émotions.
Voilà , série complète en 4 volumes. Quelques petites longueurs à mon sens dans le 2 et le 3, le 1er et le 4e sont superbes du début à la fin _________________ "Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là , c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan |
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michael Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Sept 2002 Localisation : alsaco-moselane
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Posté le : 27/05/19 08:54 Sujet du message: |
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Je prends le temps d'écrire un petit texte (décousu) pour évoquer Blue Giant.
Le tome 1 m'a bien plu mais j'ai carrément adoré le deuxième.
Le personnage principal a eu une révélation sur le jazz et le saxophone en particulier après un concert et forcément veut "devenir le meilleur jazzman du monde". Son entourage est souvent surpris ou limite moqueur en entendant ça puis l'encourage après l'avoir entendu jouer. Il est tellement passionné qu'il s'exerce chaque jour plusieurs heures sur les berges d'une rivière désertes. Il est très positif à l'image de l'atmosphère général du titre. Il sourit, s'accroche, "ça ira", avec une forme de naïveté et ça fait juste du bien en fait.
Il y a une certaine exagération similaire à celle qu'on peut retrouver dans les mangas de cuisine, quand un perso est transcendé par un plat qu'il goûte, ici en écoutant jouer notre personnage, qui m'a donné le sourire à plusieurs reprises.
Il y a enfin une dimension touchante dans les attentions que les différents personnages se portent les uns aux autres. Je dois avouer que j'ai versé ma petite larme sur la fin du tome avec l'histoire de l'acquisition du saxophone.
Moment de grâce, un peu exagéré et idéalisé comme dit, mais suffisamment subtil tout de même pour que ça reste équilibré et crédible juste ce qu'il faut, quand il décide de jouer en marge d'un festival de jazz. Les réactions de l'audience sont géniales, on vit l'intensité de l'instant grace au sens de la mise en scène de l'auteur.
Bref, un volume qui au fil des pages m'a captivé, ému, fait sourire et éclaté de rire... Peu de bouquin peuvent me faire traverser toute cette palette d'émotions en si peu de pages.
Je recommande ! _________________ "Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là , c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan |
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Gemini_ Mangaversien·ne
Inscrit le : 03 Fév 2011
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Posté le : 03/06/21 20:35 Sujet du message: |
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Parfois, des manga arrivent en France, nous ne savons pas d'où ils sortent ou ce qui a pu pousser leur éditeur à les choisir, mais les voilà , et c'est un choc. Cela résume bien la surprise que fût Liddell au clair de lune, série datant du début des années 1980 et première de l'autrice Yoshimi Uchida publié en France.
Vladimir revient à Chicago après quelques années d'absence. Il y retrouve Hugh, un ami rencontré à l'université, hanté par un rêve récurrent dans lequel il parcourt un manoir victorien avec une étrange fillette. Intrigué plus que de raison, Vladimir décide d'enquêter sur la signification de ce rêve.
Si j'avais un reproche à faire à l'édition française de Liddell au clair de lune, ce serait que nous n'avons vraiment que deux courts textes en fin de premier tome (sur trois) pour nous familiariser avec l'autrice. Alors que l'éditeur admet en postface que peu de lecteur·ices français·es doivent être la connaître, il ne propose rien permettant de découvrir son parcours et ses influences. Tout au plus apprendrons-nous qu'elle lisait le Shônen Sunday étant enfant. Quant à elle, elle nous indique dans ses quelques espaces de liberté aimer The Blues Brothers et ne pas être une grosse travailleuse, au grand désespoir de son responsable éditorial.
Il y aurait pourtant certainement énormément de choses à raconter sur ses centres d'intérêt, lesquels rejaillissent sur ses protagonistes, qui vont dès lors se mettre à parler de cinéma, de littérature anglo-saxonne (comics compris), de philosophie, de climatologie, de physique des particules, de parapsychologie,... ainsi que de l'actualité américaine, ce qui permet de les inscrire dans leur époque et de les rendre crédibles.
C'est d'ailleurs une des particularités de la série ; au fil des rencontres, parfois avec des individus improbables - un basketteur, un vendeur de comics, une chercheuse, un détective privé,... - les personnages vont se lancer dans des discussions enflammées sur le monde qui les entoure, ou sur tout autre chose. Cela m'a un peu rappelé Vente à la criée du lot 49 de Thomas Pynchon, où l'héroïne pouvait rentrer dans un bar, y faire la connaissance d'ingénieurs électroniciens passionnés de musique, et y discuter pendant des heures de théâtre élisabéthain. A ceci près que Liddell au clair de lune reste sur des registres moins volontairement pointus.
La série suit essentiellement Vladimir, personnage mystérieux, apparemment oisif et peu intéressé par les choses de ce monde, mais en même temps fasciné par Hugh, ainsi que par son étrange condition, au point de s'investir pour comprendre ce qui lui arrive. Quitte à prendre parfois des directions complètement déconnectées de sa quête principale.
Liddell au clair de lune est un manga foncièrement étrange, difficile à décrire. Nous ne savons jamais trop si nous baignons dans un environnement fantastique ou non, Vladimir étant un cartésien tandis que certaines de ses rencontres ont une conception plus fantaisiste de la réalité. Mais cela participe au côté fascinant, déroutant de lâ??Å?uvre.
Le dessin participe aussi à cette étrangeté, avec ses personnages longilignes, aux traits détaillés (Vladimir me rappelle H.P. Lovecraft), évoluant dans des décors tantôt vides, tantôt photoréalistes (quand il ne s'agit pas réellement de photos), voire noyés sous les fleurs. Chicago offre un cadre inhabituel, une ville américaine froide et balayée par le vent venu du Lac Michigan.
Liddell au clair de lune est une Å?uvre singulière, tout aussi inhabituelle que son cadre. Lente, labyrinthique, mais mémorable grâce à une ambiance absolument unique. J'espère qu'elle saura trouver son public en France, et que grâce à cela, nous aurons l'occasion de retrouver Yoshimi Uchida pour d'autres aventures.
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