25 — 29 janvier 2023

Une cinquantième très fréquentée

FIBD 2023

Retrouvant la froidure hivernale de janvier, l'édition anniversaire du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, attendue depuis quelques années, s'est révélée être un peu décevante sur sa programmation, somme tout assez banale pour une cinquantième. Néanmoins, les avis divergent dans notre petit groupe de mangaversien·ne·s : si le blasé de service a écrit dans son compte-rendu WordPress sa relative déception, un autre, plus enthousiaste, considère à l’inverse qu’il s’agit d’un excellent cru. Par contre, il est incontestable que le succès public était total tant les festivalières et les festivaliers sont venus en nombre cette année, compensant ainsi une édition 2022 peu fréquentée. Les files d'attente pour entrer dans les bulles ou dans les différents espaces étaient incroyables (du jamais vu en plus de vingt ans). Partout, la foule était dense, surtout le samedi. De ce fait, les ventes ont été excellentes pour de nombreuses maisons d'édition qui ont été nombreuses à s’en féliciter sur les réseaux sociaux. Pour ces dernières, la réussite est au rendez-vous et c'est bien là le principal.

Les expositions sont, de plus en plus au fil du temps, la raison principale de notre présence à Angoulême, tant elles se développent d'une édition à l'autre. Nous avons pu voir en quasi-totalité celles organisées par le Festival ou par la Cité, ce que vous pouvez retrouver dans la galerie photo dédiée. Par contre, nous pouvons penser que, cette année, il y avait trop de place donnée au manga alors qu'il n'y avait rien pour mettre en valeur les comic books.

Certaines et certains d'entre nous persistent à penser que celle consacrée à Ryôichi Ikegami (pourtant la plus intéressantes des trois consacrées au manga) n'avait pas grand-chose à faire au Musée d'Angoulême. En effet, le statut assez secondaire du mangaka concerné, y compris en francophonie, sauf pour quelques vieux nostalgiques du cinéma d'action hongkongais des années 1980-1990, ne méritait pas qu'il bénéficie d'un tel écrin. Quand on pense qu'une autrice aussi importante que Moto Hagio est toujours ignorée par le festival... De plus, comme déjà dit, les comic books ont été les grands oubliés de la cinquantième. À quand une grande rétrospective Vertigo, ou un focus sur la révolution scénaristique venue du Royaume-Unis grâce au magazine 2000 AD, ou une rétrospective portant sur un auteur majeur comme Mike Mignola ?

Heureusement que Derf Backderf était présent pour représenter dignement la bande dessinée outre atlantique, étant donné le couac Geof Darrow. Une fois de plus, le programme des rencontres était trop européen et n'a pas eu l'heur de nous intéresser plus que cela sauf pour l'un d'entre nous. Pire, il n'y avait plus les conférences au Conservatoire, ce qui était pour nous une des animations les plus intéressantes que le festival proposait depuis de nombreuses années. Au moins, cela nous a donné plus de temps pour visiter le Quartier Jeunesse et le Musée de la bande dessinée, deux lieux que nous avions tendance à délaisser ces dernières années par manque de temps.

Néanmoins, il y a eu de nombreux bons moments et de belles rencontres. Les jours sont passés extrêmement vite, preuve de l'intérêt que présente toujours pour nous la manifestation angoumoisine. Toutefois, il s'agit peut-être de la moins intéressante (à égalité de celle de 2014 ?) que nous ayons pu suivre sur ces dix dernières années. Il ne nous reste plus qu'à attendre la cinquante-et-unième et de se donner rendez-vous en janvier 2024...

La rencontre avec Akane Torikai

Akane Torikai FIBD 2023

Retrouvez très prochainement la retranscription de la rencontre avec l'autrice de manga Akane Torikai qui a été proposée au Quartier Manga le samedi 30 janvier.