V - Les dédicaces

 

Comme toute manifestation en rapport avec la bande dessinée digne de ce nom, la Japan Expo est une véritable foire à la dédicace. Le moindre dessinateur, même amateur, suscite du monde devant le stand. Malheureusement pour les organisateurs, il est complexe et onéreux de faire venir de vrais auteurs japonais renommés. Cette année, le mangaka phare est Hiroyuki Takei, connu pour sa série Shaman King, lequel semble apprécier venir en France puisqu'on avait pu le voir au festival d'Angoulême en 2005. A cela, on peut rajouter des auteurs nettement moins cotés auprès des fans comme Nobuyuki Anzai (Mär) et Junko Mizuno (Pure Trance) ainsi qu'une flopée de seconds couteaux. On peut tout de même souligner la venue de deux auteurs intéressants, le Coréen Suk Jung-Hyun (Fantôme) et la Chinoise Ji Di (My Way).

Les auteurs européens sont nombreux, entre ceux du magazine Shôgun, ceux de l'éditeur Ankama, ceux des éditions Delcourt, sans oublier Moonkey (Dys) et Reno (Dreamland) édités chez Pika, Philippe Cardona et Florence Torta (Sentaï School) pour Kami. De plus, afin de promouvoir quelques auteurs non-manga susceptibles de toucher le public de la Japan Expo, Glénat a fait venir Boulet (Le Miya) tandis que Soleil a convié une ribambelle d'auteurs maison dont l'Italien Alessandro Barbucci (Sky Doll) et Bruno Bessadi (Zorn et Dirna).

Comme on peut le voir sur la série de photos ci-dessous, le principal problème de la "chasse" à la dédicace est l'attente. Attente avant l'arrivée de l'auteur, attente pendant que ceux qui sont devant vous reçoivent leur bande dessinée avec une page de garde toute "gribouillée", attente pendant que l'auteur réalise votre dédicace :

Vendredi : Junko Mizuno n'est pas encore arrivée mais il y a déjà une belle petite file d'attente devant le stand IMHO.
Vendredi : Grosse foule devant le stand Kami pour la dédicace des auteurs de Sentaï School.
Vendredi : Attente pour les dédicaces sur le stand Soleil.
Vendredi : Arrivée de Ji Di chez Xiao Pan. La file d'attente empêche littéralement l'accès au stand voisin.

D'ailleurs, il est assez amusant de voir que le comportement des fans de manga est très similaire à celui des fans de BD franco-belge dès qu'il s'agit de se faire dédicacer quelque chose. Le résultat en est qu’il y a toujours plein de monde en face du moindre dessinateur en dédicace. Heureusement, les allées sont ici assez larges, si bien que la circulation entre les stands n'en est pas trop perturbée.

Vendredi : Pas mal de monde pour les séances de dédicace chez Delcourt. Mais où est Jenny ?
Samedi : Le public pour les dédicaces Soleil me paraît bien âgé pour des fans de manga.
Vendredi : Philippe Cardona et Florence Torta nous la jouent déguisés avec un beau bandeau.
Vendredi : Beaucoup de monde pour Ji Di devant le petit stand de Xiao Pan. Heureusement que la dessinatrice va vite pour faire ses dédicaces.

Il est souvent intéressant de pouvoir discuter avec l’auteur, même s’il n’est pas toujours évident de savoir quel sujet aborder, surtout lorsque l’on ne connaît pas bien la bande dessinée concernée. Avec les auteurs asiatiques, à moins de savoir parler japonais, coréen ou mandarin, le dialogue se limite à l’écriture de son nom sur une feuille de papier. Cela est un peu frustrant, non ?

Vendredi : Batterie d'auteurs coréens en dédicace (ils sont 6). Chez SeeBD, on ne sait pas faire autrement.
Vendredi : Philippe Okagi discute avec un visiteur alors qu'on voit au second plan Patricia Lyfoung et Jenny au travail.
Vendredi : Stan Sakai à nouveau en France pour dédicacer sa série Usagi Yojimbo.
Vendredi : Ji Di en train de terminer une dédicace minute. Il faut savoir qu'en Chine, les auteurs se contentent de signer, la plupart du temps.

Evidemment, il est impossible de ne pas repartir avec une petite dédicace quand on voit tous ces auteurs en train de dessiner. Cependant, il faut avoir du temps à perdre dans les files d’attente ou bien aimer les auteurs qui n’ont pas beaucoup de succès auprès du grand public. Et encore, ce n’est pas évident... Imaginez une queue continuelle d'une douzaine de personnes devant le stand IMHO pour la dédicace de Junko Mizuno, et ce, bien avant l'arrivée de la mangaka. Ensuite, pendant toute la durée de la séance, prolongée chaque jour d'une heure supplémentaire, la file d'attente est continuellement alimentée par de nouveaux amateurs de dessin mignons, érotiques et grotesques. Si l'on n'a pas la patience ou le temps d'attendre, il est impossible d’obtenir un petit dessin à moins de bénéficier d’un passe-droit de la part du directeur de collection. Cependant, où est l'intérêt de la dédicace ? Il faut faire preuve d’un sacré égoïsme pour donner du travail à l’auteur sans échanger le moindre mot ni le voir à l’œuvre. Voilà pourquoi à Mangaverse, on se "contentera" d'une seule dédicace, réalisée par Ji Di.

Vendredi : Profitant d'une petite accalmie dans le flot des demandes de dédicace, ...
... nous en avons demandé une à Ji Di.

Cette année, des représentants des principaux éditeurs japonais de mangas se trouvent en nombre à la Japan Expo. Ils peuvent constater la grande réussite de la manifestation sur le plan de la fréquentation. On peut alors penser qu’il sera plus simple pour les éditeurs français et belges de faire venir des auteurs japonais plus renommés l’an prochain. On verra bien, le rendez-vous est pris.

Il ne nous reste plus qu'à conclure ce compte-rendu photographique, en espérant qu'il vous a plu.

 

A la découverte de Japan Expo La foule à Japan Expo Pas de convention sans cosplay Le spectacle est partout Le salon des éditeurs et des autres Les dédicaces Conclusion