III - Le spectacle est partout

 

Les animations sont très nombreuses pendant les trois jours de la Japan Expo. Cela est nécessaire si l’on veut avoir une forte affluence et ne pas rester seulement un hypermarché de l’animation et du manga. Malheureusement, tout n'est pas de qualité, loin s’en faut. La zone culturelle, Azikult, ne semble pas avoir d'ambitions très élevées. Elle propose surtout des animations de kermesse (concerts, défilés de cosplay, démonstrations de kimono et de sports de combats, etc.) se bornant le plus souvent à confirmer les visiteurs dans leurs idées reçues et leur ignorance au sujet de la culture asiatique. Il faudrait peut-être confier à la Maison de la Culture du Japon à Paris et au Musée Guimet l'organisation d'expositions dignes de ce nom.

En effet, à la Japan Expo, la culture se résume surtout à la J-pop et à ses stars inconnues en dehors d'un cercle de fanatiques extrémistes et souvent hystériques. Cependant, au regard du monde faisant la queue pour assister aux différents concerts, les organisateurs n’ont fait que donner au public ce qu’il réclamait. Ceci dit, il y a visiblement moins de fans de musique que de cosplay, au vu de la fréquentation de l'amphithéâtre pendant les différentes manifestations.

Vendredi : La file d'attente pour le concert de génériques interprétés par les français Shuudan'Stars.
Dimanche : Que de monde pour aller voir Yoshiki du groupe de J-music X-Japan.
Dimanche : La J-pop (il paraît que c'est du Hip-hop) de Halcali est à réserver aux fans. Les autres ne peuvent trouver ça que médiocre.
Dimanche : En tout cas, ça donne un joli petit spectacle, mais c'est bien trop statique pour être intéressant.

Le sommet "culturel" de Japan Expo a été sans conteste la venue de Yoshiki, batteur-fondateur du groupe X-Japan, les précurseurs du Visual Kei, un genre musical adoré par certain(e)s adolescent(e)s et qui fait se tordre de rire toute personne de goût. De toute façon, même le plus ridicule des hardos ou des rappeurs (deux courants musicaux pourtant très forts dans le genre) est une personne sobre à côté des délires vestimentaires que l'on peut trouver dans le Visual. Mais il en faut pour tous les goûts, n'est-ce pas ?

En tout cas, c'est impressionnant d'assister à la rencontre avec Yoshiki dans un amphithéâtre (pratiquement) bourré à craquer de fans. Les organisateurs réussissent à gérer cet événement malgré le public passionné. Il est cependant regrettable que notre "vedette" semble incapable d’aligner plus de trois mots en entretien.. Néanmoins, cela permet à quelques milliers de Français de voir en vrai leur idole.

Dimanche : On se prépare à lâcher les fauves dans l'arène.
Dimanche : C'est la course aux premiers rangs. Pas de chance, ils sont réservés à la "presse", peu présente, il faut le dire.
Dimanche : Pendant que le public s'installe, la régie fait un dernier point.
Dimanche : Là bas, c'est tout au fond que Yoshiki va s'installer. C'est loin, hein ?
Dimanche : Passé le rush de l'ouverture, l'amphithéâtre se remplit tranquillement.
Dimanche : Après une vidéo d'auto-promotion de Yoshiki un peu longuette, la vedette est enfin face à ses fans.
Dimanche : Heureusement qu'il y avait les 3 écrans géants pour assister dans de meilleures conditions à une discussion un peu amorphe.
Dimanche : En étant placé ainsi, on peut se demander ce que peut donner une photo prise avec un téléphone portable.

Après l'entretien, une séance de dédicace avec Yoshiki (sur tirage au sort) est organisée à l'espace Conférence, lequel est un peu sous-dimensionné étant donné la foule voulant assister à l'événement. Mais celle-ci réussissant à être canalisée correctement, la séance démarre sans trop de retard.

Dimanche : La file d'attente pour la séance de dédicaces avec Yoshiki.
Dimanche : Que de monde pour assister à la séance de dédicaces de Yoshiki.

Heureusement, il n'y a pas que la J-pop pour représenter la "culture" asiatique. Il y a aussi de nombreuses conférences. Celles qui concernent le manga sont bien médiocres à une exception près. Sur ce point, les organisateurs ont de gros efforts à faire. Il est cependant difficile de trouver le juste équilibre entre accessibilité et intérêt. Ainsi, si celle sur la fabrication du manga a su réaliser cette performance, les autres… moins, dirons nous gentiment. La palme de l’échec est attribuée aux deux conférences ayant pour thème « Editeurs BD : Que nous préparent-ils ? ». En effet, les représentants des éditeurs, uniquement de mangas, pourtant de talentueux orateurs, sont dans l’impossibilité de discuter de leurs futurs projets. On est ici très loin de la qualité des conférences organisées à l'espace Manga du Festival d'Angoulême en ce début d'année.


Vendredi : La seule conférence qui a trouvé grâce à mes yeux. La seule à avoir donné l'impression d'être préparée.
Samedi : Discussion autour de l'Heroic Fantasy dans le manga. Sans intérêt pour moi.
Samedi : Séance de promotion pour les éditeurs invités, Pika, Doki-Doki, Casterman, Akata/Delcourt, Soleil Manga et Shogun.
Dimanche : Le bide, il n'y a plus que 4 invités avec, outre Tonkam, à nouveau Soleil Manga venu en renfort et 2 représentants de Ki-oon.

Azikult, ce sont aussi beaucoup de démonstrations d'arts martiaux. C’est normal, cela fait exotique et en met plein les yeux quand c’est bien réalisé, tandis que l’on peut même y faire participer le public. La "culture" à la Japan Expo, ce sont aussi bien d’autres choses très diverses comme le go, le port du kimono, l'origami, l'art floral, le massage shiatsu. Difficile de trouver plus... hum... heu... kitsch, n'est-ce pas ? Si vous cherchez une initiation à l'histoire, à la géopolitique, aux arts plastiques, à l'architecture, à la musique traditionnelle, au théâtre, il vaut mieux passer son chemin. Peut-être n'est-ce pas assez grand public. Cependant, cela n’est peut-être pas très important, si les visiteurs y trouvent leur compte. Et certains semblent l'avoir trouvé, c'est le principal. Toutefois, à l’avenir, pourquoi ne pas être plus ambitieux sur ce sujet ?

Vendredi : Initiation à je-ne-sais-pas-trop-quoi. Hé ! Il y a même des filles ? Elles ont droit de combattre ?
Dimanche : Démonstration de kendo. Pas mal même si ça ne bouge pas trop.
Vendredi : Beau succès pour l'espace go. A côté, on peut même jouer au shogi.

Malgré tout, le spectacle ne se limite pas à Azikult. Comme dit en titre, il est partout. Dans les allées, sur les stands, à l'espace karaoké, sur le ring de catch, entre deux stands éditeurs, sur les murs, etc. Voici donc un petit tour d'horizon en photos :

Vendredi : Karaoke tout au long de la journée pour les fans. Il y a même des spectateurs, c'est fou.
Samedi : La plus nulle de toutes les animations, le tuning minable de voitures japonaises par des Français.
Vendredi : Hichirô Mizuki , l'homme aux 1000 génériques, à ce qu'il paraît, est présent à la Japan Expo.
Vendredi : Effectivement, il est bien là, entouré de caméras et de public. Je me demande combien de personne peuvent le connaître.
Vendredi : Même les professionnelles se déguisent et se comportent comme des visiteuses lamba.
Vendredi : Le spectacle, c'est aussi ces deux lecteurs impatients de profiter de leurs achats.
Dimanche : Le catch, notamment féminin, a attiré un public nombreux. Mais il faudra faire moins de bruit l'année prochaine, parce que là, c'était parfois pénible !
Dimanche : Pour éviter l'humilation publique, nous avons flouté le visage de ce free-huger, ces crétin(e)s qui pullulaient à la Japan Expo.

Kaze, Delcourt et Wasabi Records se sont associés pour nous proposer la reproduction de l'appartement 707 des deux Nana. Une animation formidable à en croire le communiqué de presse de Japan Expo ou l'attachée de presse de Delcourt. Elle se révèle en fait totalement sans intérêt, car l’absence des chambres et de la salle de bain fait qu’il ne reste plus grand-chose à voir.

Dimanche : La Nana Room propose une visite de l'appartement 707 que tous les fans connaissent bien.
Dimanche : C'est bien vide tout ça...
Dimanche : Un peu de nourriture japonaise dans le coin kitchenette.
Dimanche : Les incontournables bières Asahi.

Plus statique, plus contemplatif, il y a aussi beaucoup de dessins exposés, ainsi que qu'un espace dédié à cette activité. Wacom, bien connu des infographistes pour ses tablettes graphiques, y participe activement grâce à son stand bourré de merveilles technologiques.

Vendredi : Exposition des meilleures exemplaires du concours d'enveloppes originales.
Vendredi : Gros plan sur certaines d'entre elles.
Vendredi : Un mur permet de dessiner à sa guise.
Vendredi : Démonstrations à gogo de tablettes graphiques par le constructeur Wacom.

Il y a aussi un Manga Café où l'on peut, pendant une heure, lire des bandes dessinées. Malheureusement, il n’est pas possible d’y surfer sur internet et d’y acheter des boissons. Il est regrettable également que les prestations à succès de leurs homologues tokyoïtes ne soient pas en démonstration (jeux vidéo et DVD pornos par exemple), histoire de faire un peu plus japonais...

Vendredi : Volonté de lire des mangas inconnus autrement qu'à la FNAC ou moyen de faire une petite pause ?
Vendredi : On peut même acheter plein de "trucs" à la boutique Manga Café. Il s'agit de ne pas perdre le sens des affaires, n'est-ce pas ?

Cela ne suffit pas comme activités ? Ce n'est pas un problème, il y a aussi moyen de flaner devant les stands. Cela tombe bien, il y en a à foison à la Japan Expo. Logique, me direz-vous, le salon des éditeurs et des "autres" (principalement des fanzines et des magasins) n'occupe pas pour rien la moitié de la surface.

 

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